Au lendemain de l'adoption du plan Paulson, les quatre pays européens du G8 se sont réunis à Paris pour tenter d'arracher une stratégie commune face à la crise financière internationale qui menace la planète et qui se propage comme une traînée de poudre. La chancelière allemande Angela Merkel, le président du Conseil italien Silvio Berlusconi, le Premier Ministre britannique Gordon Brown et le président français Nicolas Sarkozy se sont regroupés donc hier en milieu d'après-midi dans le cadre d'un mini sommet préparatif aux activités du G8. Cette rencontre du «G4» constitue, faut-il le souligner, la première étape des projets de «remise à plat» du système financier international que M. Sarkozy a proposé à ses pairs. Même si des divergences sont apparues au moment de la préparation du sommet entre la France et l'Allemagne sur l'éventuelle création d'un fonds européen pour soutenir les banques en difficulté, les participants à ce mini sommet ont tous estimé que la nécessité d'une solution commune s'imposait en cette période de crise. Mais ils n'ont pas omis d'appeler ceux qui ont «provoqué cette crise à assumer leurs responsabilités». «Nous sommes d'avis qu'en cette période difficile les Etats européens doivent assumer leurs responsabilités mais aussi que ceux qui ont provoqué les dégâts doivent assumer», a noté la chancelière allemande. Et de plaider par la même occasion pour «davantage de mécanismes de prévention. Il y a entre nous un haut niveau d'accord et de compréhension pour faire en sorte que tout cela ne se reproduise plus», a-t-elle déclaré à ce sujet. Un avis partagé par le président français qui a plaidé pour une réponse mondiale. «A un problème mondial, il faut une réponse mondiale et, dans le monde d'aujourd'hui, l'Europe doit afficher la volonté de présenter une solution. Cela rassurera tout le monde.» Le Premier Ministre britannique Gordon Brown, qui a proposé avant le sommet un fonds européen de 15 milliards d'euros pour venir en aide aux petites et moyennes entreprises européennes, attend également des résultats de cette rencontre. Il a jugé que le message qui devait sortir de la réunion était qu'«aucune banque solvable et solide ne doit faire faillite en raison d'un manque de liquidités». «Chaque pays représenté ici aujourd'hui voudra faire ce qui est nécessaire pour assurer la stabilité du système et la sécurité des ménages et des entreprises dans nos pays», a ajouté Gordon Brown. Avant le début de la réunion du G4, le directeur du Fonds monétaire international (FMI), Dominique Strauss-Kahn, reçu par Sarkozy, a appelé à une coordination entre les pays européens pour trouver une stratégie commune face à la crise financière internationale. «L'Europe est dans une situation différente des Etats-Unis», a-t-il relevé, précisant que «la situation est très préoccupante», d'autant que les pertes des banques étaient «plus importantes que ce que nous avions mesuré». S. I.