Photo : A. Lemili De notre correspondant à Constantine A. Lemili Le concept de départ pour le représentant du Centre national d'études et d'analyses pour la population et le développement (Cneap), Adel Abderezak, consistait à avoir l'appréciation des journalistes sur l'un des axes, voire des indices recensés dans l'exercice de leur mission sur le développement local, et ce faisant, la qualité de la gouvernance locale. Comme il était question de connaître les contraintes rencontrées en ce sens. Une adversité (sic) qui, forcément, pesait sur la fiabilité de l'action de l'Etat et plus particulièrement ses instruments dans le développement local sachant que les investigations sur une situation précise n'étaient en général que sommairement menées.Les contraintes rencontrées dans l'exercice de leur activité ? Le représentant n'aurait jamais pu trouver meilleur moyen de donner du grain à moudre aux journalistes présents, et sortir du thème essentiel lors de la rencontre qui s'est tenue, lundi dernier au palais de la culture Malek-Haddad, d'autant plus qu'il s'agissait dans leur majorité de jeunes démarrant une carrière (et en cultivent l'espoir). La digression a pris le pas sur la nature même du thème de la rencontre, les intervenants prenant pour piste leurs propres difficultés socioprofessionnelles d'abord et les contraintes rencontrées dans l'exercice correct et honnête de leur métier. Pourtant, ce sont les contraintes évoquées qui rappelleront l'incontestable lien entre le malaise vécu par le journaliste avec son employeur et la nature même de ses relations (professionnelles) avec les organes exécutifs et élus. Le verrouillage quasi-systématique de l'information, les méandres de l'administration, l'omerta officielle font que le journaliste est rarement en mesure d'obtenir une information, la confirmer ou l'infirmer à moins de montrer patte blanche. C'est-à-dire se fondre dans ce moule qui consiste à entretenir des rapports privilégiés (dévalorisants et contraires à l'éthique) avec ses interlocuteurs et se départir de l'évidente distanciation professionnelle par rapport au devoir d'informer. Bien entendu, le représentant du Cneap a pu apprécier que l'image fournie par les différentes interventions ne risquait que de confirmer que les dés sont réellement pipés et qu'il relève de la gageure que d'espérer faire jouer son rôle essentiel à la presse et en même temps obtenir des pouvoirs publics locaux de fonctionner dans la transparence, avec la compétence souhaitée et surtout de répondre à ceux pour qui (exécutif) et grâce à qui ils sont là (élus).Mais si l'un des écueils (administration) est connu, il ne saurait servir de seul alibi et les correspondants se sont largement épanchés sur leurs difficultés au sein même de l'organe qui les emploie. Exploités, sous-payés, harcelés moralement (souvent sexuellement), absence de couverture sociale, cadre de travail oppressant et oppressif, dangers et risques physiques en cours de couverture, mépris des vis-à-vis, menaces, etc.En conclusion, les confrères et consoeurs présents ont surtout émis haut leur souci de connaître les suites qui pourraient être accordées à la rencontre de lundi passé, si tant est que les conclusions établies ne viennent pas encore grossir les piles de documents du genre, trois mois après la visite du ministre de la Communication dans cette même ville de Constantine où il est plus difficile, comme nulle part ailleurs, d'accéder à l'information sans faire allégeance. La rencontre avec les correspondants de presse a été précédée de deux autres qui ont réuni les représentants du Cneap aux élus (APC-APW) et opérateurs économiques publics et privés.