La zone euro peine à boucler un accord pour parvenir, aujourd'hui, lors de son sommet, à une réponse convaincante pour stopper la contagion de la crise de la dette en raison des difficultés avec l'Italie et dans les négociations avec les banques.«Les incertitudes les plus profondes viennent de l'Europe», a déclaré Julia Gillard, Premier ministre de l'Australie, en ouvrant un sommet du Commonwealth, hier, dans son pays. «Oui, nous reconnaissons que l'Europe a pris des mesures et qu'elles sont douloureuses. Mais il faut aller plus loin, et sans tarder», a-t-elle insisté. «La question est de savoir si les Européens peuvent instaurer un schéma susceptible d'apaiser tout le monde. Nous les appelons à le faire sans coup férir», a renchéri le ministre japonais des Finances, Jun Azumi. Un plan de sortie de crise est esquissé, mais les obstacles sont encore nombreux et réels, qui hypothèquent l'annonce de mesures décisives. Les Européens doivent, d'une part, stabiliser la Grèce surendettée en mettant plus fortement à contribution le secteur financier. Selon une source diplomatique, le lobby bancaire propose désormais une décote volontaire de 40%, mais la zone euro veut plus. Les négociations vont bon train, mais les banques n'entendent pas se laisser tordre le bras : le lobby bancaire a prévenu, lundi dernier, qu'il y avait des «limites à ce qui peut être considéré comme volontaire». Les dirigeants européens doivent, d'autre part, éviter la contagion de la crise, en particulier en trouvant un moyen efficace et crédible d'augmenter l'action du Fonds européen de stabilité financière (Fesf), doté actuellement d'une capacité de 440 milliards d'euros.Plusieurs formules possibles sont avancées. Mais, selon un document du gouvernement allemand, il pourrait s'avérer impossible de communiquer dès aujourd'hui une évaluation de l'effet de levier attendu, alors que les chiffres de 1 000 à 1 300 milliards d'euros circulaient jusqu'ici. Or, c'est précisément une annonce de ce type qu'attendaient les marchés pour être rassurés.En tout état de cause, le Fesf aura pour tâche prépondérante d'agir de manière préventive pour empêcher la contagion de la crise de la dette d'atteindre l'Italie qui est sérieusement menacée.