Photo : Hacène De notre envoyée spéciale à Béjaïa Wafia Sifouane Après dix jours dédiés au 4ème art, le Festival international de théâtre, délocalisé à Bejaïa, a pris fin dimanche dernier et cela au niveau du théâtre régional Abdelmalek Bouguermouh. Quelques heures avant la clôture officielle, le public a pu se délecter d'un spectacle de la troupe d'Idhaballen. Les joueurs de tambours ont fait l'événement à l'extérieur du théâtre. Certains ont profité de l'ambiance festive pour lancer des feux d'artifices et allumer des fumigènes, sous les regards ébahis des badauds. Pour ceux qui ont réussi à se faufiler à l'intérieur du théâtre dont les portes sont restées fermées jusqu'à 18h, des comédiens ont improvisé un mini spectacle de divertissement dans le hall du théâtre. Clowns, magiciens et autres artistes se sont fait plaisir et offert d'agréables représentations. Pour la cérémonie officielle, la poésie a été à l'honneur avec des déclamations poétiques de Nazim Hikmet, Mahmoud Darwich et Mohia. Le public a, par la suite, découvert un extrait de la pièce Rdjal ya h'lalef du défunt Abdelmalek Bouguremouh. Comme à l'accoutumée, le FITA qui a pris l'habitude d'honorer des personnalités du 4ème art, a fixé son choix, cette année, sur le défunt dramaturge irakien Kacim Mohamed, auteur de plusieurs pièces théâtrales dont El Halladj, jouée le soir même ; c'est sa veuve qui s'est présentée à cet hommage posthume. Après les discours de clôture, la parole a été donnée à la représentante de la ministre de la Culture, Mme Sâada en l'occurrence, qui a annoncé que «le Festival international de théâtre sera domicilié à Béjaïa, et cela à compter de cette 3ème édition». La décision a évidemment énormément satisfait autant les responsables du théâtre que les habitants de la ville qui y voient une occasion d'impulser une nouvelle dynamique à cette manifestation. La volonté de relever et de réussir le défi est clairement affichée.Seul bémol, le manque d'infrastructures culturelles et de salles de spectacles ainsi que d'équipements. Sur ce point, le directeur du TRB, Omar Fatmouche, a affirmé sa volonté d'aller de l'avant et de tout mettre en place pour faire de ce festival un événement qui respecte les normes internationales. Mais la volonté ne peut, seule, concrétiser les objectifs.Pour cette soirée finale, le public a pu, aussi, découvrir la dernière production théâtrale du Théâtre régional de Batna, El Halladj, mise en scène par Haider Ben Hssine. Produite dans le cadre de la manifestation «Tlemcen, Capitale de la culture islamique 2011», la pièce relate le procès d'un homme mystique, Mansour El Helladj, à qui on a attribué des actes de sorcellerie qui ont conduit à son exécution.Levée du rideau, le public découvre une scène vide avec pour seul décor quelques chaises alignées. Les comédiens sont positionnés au fond de la scène, leurs visages éclairés par une faible lueur dans une ambiance obscure. El Halladj, interprété par Mustapha Sofrani, se tient en retrait, accroupi sur un tapis de prière. Invraisemblablement, tous les comédiens sont vêtus de costumes modernes sachant que l'histoire se déroule en l'an 900. El Halladj est complètement démystifié. Le grand mystique est réduit à un modeste homme pieux, incompris par les siens, alors que son histoire est loin d'être commune. Le texte est lourd et long. La pièce manque de mouvement. Les seuls changements d' ambiance se font à l'aide de la musique et de l'éclairage. L'ambiance est lourde et il est difficile de suivre le spectacle avec un public surexcité. La majorité des présents finiront par abandonner leurs sièges. Par ailleurs, pour ce 3ème Fita, on notera que le niveau a carrément dégringolé, exception faite pour quelques troupes étrangères. C'est à se demander en quoi consiste le travail du directeur artistique : mauvaise organisation, annulations de pièces, programme répétitif, cette 3ème édition est tout simplement la plus mauvaise et n'a rien à voir avec les deux précédentes. Espérons que la prochaine édition du festival international qui, désormais, est confié à Béjaïa, marquera le début d'une relance tant qualitative que quantitative digne de son statut international.