Photo : S. Zoheir Par Amirouche Yazid Invité, hier, du Forum du quotidien El Moudjahid, le militant libanais et président du réseau stratégique Amman, M. Anis Nekkache, s'est frontalement opposé aux révolutions que connaît le monde arabe. En axant son intervention sur le cas syrien, le conférencier a plutôt plaidé pour un processus de réforme. Avec cette insistance pour des «réformes profondes». Pour lui, c'est le seul moyen de rapprocher les points de vue. Et la prophétie est lâchée. «La chute du régime syrien est une hérésie», annonce M. Nekkache, fortement sollicité pour des conférences à Alger. Celle donnée dans la matinée d'hier à El Moudjahid vient après celle animée la veille au Centre de recherche stratégique et sécuritaire (CRSS), que dirige le professeur M'hand Berkouk. Nekkache fut ainsi invité par les quotidiens El Chaâb et El Khabar. Dans son argumentaire, le conférencier a tenté de tordre le cou à la thèse selon laquelle il y aurait des dissensions au sein de l'armée syrienne. «En connaissance de cause, je suis convaincu qu'il n'y a pas de dissensions, ni de fissures dans l'armée syrienne», dira-t-il. Ce qui l'a amené à soutenir que «le régime de Bachar al-Assad ne tombera pas». Anis Nekkache est convaincu que «le régime d'al-Assad va concrétiser les réformes qu'il a engagées». Préférant le concept de «transformations politiques arabes», à la place du «printemps arabe», il estime que «changer des têtes dans le monde arabe est une affaire de l'Occident». Et pour lui, les Etats arabes dignes de respect sont ceux qui marquent leurs différences et de la distance avec l'Occident. Raison pour lui de parler de deux acteurs principaux dans la région : la Turquie et l'Iran. Nekkache estime que «la Turquie ne peut pas jouer le rôle qu'elle prétend jouer tout en composant avec l'Occident». A contrario, explique le conférencier, l'Iran «agit sans le moindre lien avec l'Occident». Sur sa lancée, il a évoqué, de manière indirecte, les résultats des élections de la Constituante en Tunisie, qui ont consacré la victoire du parti Ennahda de Rached Ghannouchi. Pour Nekkache, «un parti islamiste qui n'est pas opposé au système et aux intérêts de l'Occident, ce n'est pas bien». Et Erdogan en a pris pour son grade, puisque, déclare Anis Nekkache, «la Turquie est toujours membre de l'OTAN».