Photo : S Zoheïr De notre correspondant à Béjaïa Kamel Amghar Les services publics de base sont presque paralysés à chaque grande occasion. Souvent, les jours de fête sont durement vécus par les usagers. Malgré les promesses des pouvoirs publics et des opérateurs privés, le même scénario se répète chaque année. A la veille de l'Aïd, les lieux publics se vident graduellement pour se figer complètement deux jours durant. Tous les travailleurs se mettent simultanément au vert pour partager les réjouissances avec leurs familles.Les administrations publiques ferment leurs portes. Les commerçants et les artisans leur emboîtent le pas. Rares sont les transporteurs et les taxis qui assurent à l'occasion le déplacement des citoyens. Dimanche dernier, premier jour de l'Aïd El Adha, pour joindre les localités éloignées de la wilaya de Béjaïa, on était obligé de faire plusieurs escales et parfois de l'auto-stop. A la gare routière, le nombre d'autocars disponibles est réduit au quart ou au cinquième du parc habituellement opérationnel. Le lendemain, le service s'est légèrement amélioré mais sans donner pleine satisfaction. Dans la région côtière du Sahel, les boulangers ont baissé indistinctement leurs rideaux de fer. Dans la soirée de samedi dernier, les livraisons de pain ont été faites à une heure tardive de la nuit pour «libérer» ensuite le personnel. Les restaurateurs et les cafetiers ont également pris leur congé. Les riverains discutaient par petits groupes dans les placettes faute d'un endroit tranquille pour siroter un café ou un thé. Les échoppes et les magasins sont aussi cadenassés. La vie semble partout suspendue.Habitués à ce genre de blocus, les ménages s'étaient approvisionnés à l'avance, mais les visiteurs et les passagers ont été fortement pénalisés. Dans toutes les villes de la wilaya, des amoncellements d'ordures ménagères et autres déchets de boucherie sont visibles à tous les coins de rue. Les agents communaux de nettoiement ont eu fort à faire pour assainir les lieux. On n'a pas cessé depuis toujours de dénoncer cette «démission» temporaire, mais le changement tant espéré tarde à se produire. Il est, désormais, grand temps de corriger ce mauvais comportement qui traduit un manque d'éthique et de moralité flagrant. Les syndicats de commerçants sont interpellés pour garantir le service minimum dans pareille situation où la demande en matière de services de base se décuple. L'administration et les pouvoirs publics sont similairement concernés pour répondre aux urgences et assurer, au moins, la salubrité de l'espace urbain. Les jours de fête, les familles se réunissent et aiment bien sortir du cocon domestique pour prendre de l'air et se distraire. Il est, en effet, malvenu de fermer tous les espaces de détente, de loisir et de consommation au moment où l'on en a le plus besoin.