De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi Toile, tablettes multimédias et Iphones… C'est ce qui résume en quelque sorte les tendances de l'heure chez les jeunes. Ils focalisent une grande partie de leur énergie sur ce monde tantôt divertissant virtuel tantôt éducatif, selon les intentions exprimées par les uns et les autres. Car il est difficile pour cette frange de subir la monotonie routinière dans une cité millénaire qui aura épuisé toutes ses inspirations. Mais faut-il passer par ces vecteurs pour se cultiver davantage ? Faute d'une quête régulière émise par les associations et autres personnels d'encadrement sur les besoins en la matière, la jeunesse locale meuble son temps libre en recourant à diverses activités dont la principale demeure sans conteste l'utilisation outrancière du Web, voyant ainsi sa préoccupation limitée devant un PC où le langage et les échanges frôlent rarement la réalité sans oublier les dangers qui pourraient résulter de la mauvaise utilisation d'Internet. D'où le double emploi des encadreurs à guider et à inculquer aux internautes scolarisés ou pas la bonne méthode à adopter pour meubler son temps libre et l'enrichir de nouvelles gammes culturelles. Actuellement, les cybercafés ne désemplissent pas. Les jeux engagés en groupe prennent le dessus sur tout acte individuel recherché. Néanmoins, les élèves des différents paliers prisent les sites choisis «machinalement» pour parachever les exposés demandés sur tel ou tel sujet sans grande investigation. C'est du «copier-coller».En parallèle, les espaces voués à la culture et aux activités artistiques recherchent désespérément cette masse juvénile énergique qui requiert un suivi et des guides pédagogiques en vue de la maintenir sur la bonne voie de l'apprentissage. Malheureusement, c'est ce qui fait terriblement défaut. L'encadrement adéquat est une denrée rare. Les organismes publics versés dans la dispenses de cours de soutien artistique ne parviennent pas à satisfaire toutes les tendances et envies manifestées par les jeunots en quête de perfectionnement. Si l'on excepte le conservatoire et les associations locales, il ne reste que peu de champ aux initiatives jouant le rôle de stimulant. Quant aux parents, ils sont souvent dépassés par une scolarité endiablée en rythme et en surcharge. Aussi se contentent-ils de prodiguer à leur progéniture des cours de rattrapage, faisant l'impasse sur «la culture générale» et l'initiation aux arts.«Il faut souligner que la ville ne dispose pas de plusieurs centres de loisirs offrant moult services aux jeunes. Qui n'aimerait pas voir ses enfants s'émanciper et s'ouvrir au monde des arts et de la lecture ? Pourtant, ce n'est pas facile. Une nouvelle politique de redressement culturel s'impose pour inciter les jeunes à aimer par-dessus tout ce qu'ils font, même quand il s'agit de meubler des moments de loisirs», commente une mère enseignante à la faculté, mettant en exergue la problématique de la lecture publique qui perdure, malgré tous les efforts consentis par l'état pour régénérer et booster cette tradition qui s'est perdue. Ce qui amène à dire encore une fois que les passe-temps ne sont pas consacrés à la lecture ou en général à l'activité culturelle ; la cause étant que les i des associations restent timides. Elles ont fini, à force de tourner le dos à l'éducation artistique, par lâcher toute bonne volonté instructive en l'absence d'une donne assez importante, celle relative à la conviction de travailler pour l'acte culturel en lui-même. Se substituant à des vitrines occasionnelles, les passe-temps didactiques n'ont pas, eux non plus, échappé au calcul. Le manque de soutien et d'encadrement vient freiner leur dynamique. En fait, on n'accorde pas beaucoup d'importance aux jeunes qui s'investissent dans les opérations hors contexte institutionnel. C'est ce qui laisse en jachère tout bon dessein apte à combler les heures creuses des enfants. Chaque manifestation est cadrée et gravée dans un contexte particulier. Et celle qui en sort risque de n'avoir aucun impact. Sous d'autres cieux, les passe-temps sont mis à profit mais surtout truffés d'initiatives développant l'imagination afin d'inculquer aux enfants le goût de la culture. Cette orientation, voire cet appui se cherche dans la société locale, mais rien ne vient du côté des premiers concernés par la prise en charge de l'apprentissage aux arts que sont les associations et les responsables. Ces derniers, obnubilés par les résultats et bilans «positifs» qu'ils doivent présenter pour les programmes imposés par la tutelle, n'y consacrent que des miettes. Presque rien. Seuls quelques «privilégiés» dépassent toutes ces embûches, alors que la majorité des jeunes amateurs se démène en solo pour aller du passe-temps à l'acte culturel bien encadré et suivi.