A la veille de l'expiration d'un ultimatum de la ligue arabe, les forces syriennes ont tiré, hier, pour disperser des milliers de manifestants. Bilan : au moins neuf personnes tuées. Les risques de guerre civile deviennent réels avec la multiplication des attaques de militaires dissidents. Sur les réseaux sociaux, les opposants ont consacré la journée d'hier à «l'expulsion des ambassadeurs» syriens à l'étranger appelant à des manifestations massives. Le régime syrien semble insensible aux pressions notamment de la Ligue arabe qui lui a donné jusqu'à aujourd'hui pour cesser les violences contre les civils sous peine de sanctions économiques. Le plan de sortie de crise arabe est toujours en suspend. Il prévoit la fin des violences, le retrait des troupes des villes, la libération de milliers de détenus et l'envoi d'observateurs arabes sur le terrain. Malgré la gravité de la situation Damas tergiverse.Les Chinois et les Russes, continuent de refuser toute ingérence étrangère en Syrie et à favoriser le dialogue en dépit des violences qui ont fait plus de 3 500 morts en huit mois, selon l'ONU. Et la situation est appelée à se compliquer. Depuis un mois l'Armée libre de Syrie (ASL), regroupant des soldats insoumis, mènent des attaques aux roquettes RPG contre des centres des services secrets et du parti au pouvoir. Face aux divergences entre les grandes puissances sur le dossier syrien, Paris, Berlin et Londres veulent présenter au Comité des droits de l'Homme de l'Assemblée générale de l'ONU une résolution condamnant les agissements du régime. Le succès d'une telle démarche pourrait augmenter la pression sur le Conseil de sécurité de l'ONU, la Russie et la Chine restant opposées à toute action à l'ONU contre Damas. La France et la Turquie ont appelé à augmenter la pression sur le régime syrien. Le ministre Turc des Affaires étrangères, M. Davutoglu, a regretté que les efforts de médiation de la Turquie se soient soldés par un échec. «Au lieu d'écouter son peuple, l'administration syrienne a pointé des armes contre sa propre population», a-t-il dit. La Turquie voisine a coupé les ponts avec Damas, son ancien allié, en protestation contre la posture du régime. Le Premier ministre russe, Vladimir Poutine, a, lui, appelé à faire preuve «de retenue et de précaution» au moment où les Occidentaux appellent à des sanctions contre le régime.Note d'espoir, la Syrie a envoyé une lettre au chef de la Ligue arabe, Nabil al-Arabi, pour réclamer des modifications à certains points de la proposition. Cette dernière préconise d'envoyer en Syrie 500 membres d'organisations de défense des droits de l'Homme, de médias et d'observateurs militaires pour s'assurer de la sécurité des populations civiles dans les zones en proie aux violences. M. B./Agences