Interrogée par l'Assemblée populaire nationale lors d'une séance de questions orales sur le plan permanant de sauvegarde et de mise en valeur de La Casbah, jeudi dernier, la ministre de la Culture a répondu qu'il sera «programmé dans les prochaines semaines» en déclarant l'APS qu'«il doit d'abord passer par le gouvernement pour pouvoir être appliqué». Elaboré par l'Office national de gestion et d'exploitation des biens culturels protégés en Algérie, ce projet avait été adopté au mois d'avril dernier par la wilaya d'Alger. Le lancement des travaux de restauration des nombreuses bâtisses plusieurs fois centenaires de La Casbah d'Alger, un site classé patrimoine mondial de l'humanité, reste tributaire de la promulgation d'un décret exécutif de mise en œuvre du plan, selon des observateurs.Ce décret aura force de loi auprès de toutes les parties concernées par les travaux de restauration, y compris les propriétaires qui «doivent répondre aux offres de l'Etat», déclare le directeur général de l'Office national de gestion et d'exploitation des biens culturels protégés en Algérie, Abdelouahab Zekagh à l'APS. Le même responsable a précisé également que 140 propriétaires de maisons qui ont subi des dégradations s'étaient présentés à l'office avec un dossier constitué avec l'intention de vendre leur bien à l'Etat, solliciter une aide financière pour sa restauration ou, le cas échéant, demander d'être relogés. M. Zekagh, ajoute aussi qu'ils seront logés provisoirement dans d'autres habitations en attendant la restauration de leurs bâtisses. Durant la même séance, la ministre a indiqué que cinq sites archéologiques de la région de Béjaïa seront intégrés, avant la fin 2001, à la liste des sites archéologiques classés en Algérie. Il s'agit de la grotte d'Afalou Bouremane, Qalâat Beni Abbès, le vieux port de Béjaïa, l'ancien hôpital militaire et le village Tighrem Aourit de Malbo. Ces cinq sites seraient classés dès la finalisation de leur étude, prise en charge par une commission déléguée. La ministre a également rappelé que 21 sites archéologiques étaient déjà classés dans la région de Béjaïa tout en soulignant que cette région avait bénéficié de neuf projets de rénovation dont quatre sont encore en phase de réalisation. Ces projets concernent Bordj Moussa, La Casbah de Béjaïa, le Mausolée du cheikh El Haddad et le plan de protection du patrimoine de toute la région. Douze sites et monuments ont été inscrits dans la liste des biens culturels de cette wilaya depuis 2007. Par ailleurs, elle a fait savoir aussi que 7 autres projets bénéficieraient de travaux de rénovation et seraient classés dans le cadre du plan quinquennal 2010-2014, notamment Bir Salek, Pont de Toudja, Mausolée d'Awssout (Akbou) et le musée archéologique de Béjaïa. S'agissant du secteur du cinéma, la ministre de la Culture a annoncé la promulgation du décret exécutif relatif à la gestion des salles de cinéma dont le texte d'application a été adopté en janvier dernier. Mme Toumi a expliqué qu'en vertu de ce nouveau texte, les salles de cinéma seront soumises à un cahier des charges instituant notamment des fonctions d'inspection et de contrôle. Ce décret est le premier de neuf décrets exécutifs en cours de préparation depuis l'adoption par les deux chambres du Parlement de la loi sur le cinéma, laquelle loi doit, selon la ministre, «met fin aux lobbies du cinéma qui détournent la vocation des salles de projection et tentent d'accaparer des biens de l'Etat». Pour démontrer que les salles de cinéma sont des biens publics, Mme Toumi a tenu à rappeler que le réseau national des salles obscures comportait 318 unités, entre salles exploitées et autres fermées, dont 232 salles (73%) relevant des collectivités locales et des communes, 40 salles du secteur de la culture (16%) et seulement 26 appartenant à des particuliers. Jugeant «anormal» que des salles de cinéma soient exploitées, gérées et financées sans restriction, Mme Toumi a affirmé que son département ne cherchait pas, à travers le nouveau dispositif législatif, à gérer directement ce patrimoine culturel public. Le ministère de la Culture «ne veut pas gérer les salles de cinéma mais plutôt mettre en place des mécanismes d'encadrement et de contrôle adéquats pour faire face à l'actuelle anarchie et aux lobbies», a-t-elle déclaré. A propos des autres décrets exécutifs d'application de la loi sur le cinéma, la ministre a indiqué qu'ils seraient promulgués durant le premier trimestre de l'année 2012. S'inscrivant dans le cadre de la réhabilitation de l'activité cinématographique et le développement des capacités nationales dans ce domaine, la loi sur le cinéma consacre les droits et définit les obligations des professionnels, et propose un cadre juridique et réglementaire pour la gestion des salles de cinéma. W. S./APS