Photo : S. Zoheir Par Faouzia Ababsa Le ministre de la Communication sera demain l'hôte de la Chambre du Parlement, devant laquelle il devra, d'une part, présenter le projet de loi relatif au code de l'information et, d'autre part, être attentif aux interventions des députés qui se seront inscrits pour en donner leurs points de vue. Un projet de code de l'information, duquel la famille de la presse attend beaucoup des amendements qui pourraient y être apportés, allant dans le sens des revendications de la corporation. En ce sens que le projet que présentera Nacer Mehal comprend des dispositions qu'elle juge quelque peu en deçà de ses attentes. A l'image de l'instauration d'une autorité de régulation de la presse, que beaucoup qualifient de futur gendarme des journaux, dès lors qu'elle sera entre autres chargée de collecter toutes les informations relatives aux organes de presse. Elle aura également comme prérogatives le droit de vie ou de mort sur n'importe quelle publication, se substituant ainsi à la justice. Le document, même s'il introduit l'incessibilité des agréments qui sont aujourd'hui vendus à coups de milliards, ne met pas fin «au charlatanisme de la presse», puisque les prête-noms demeurent de rigueur. Cela au lieu de permettre aux seuls professionnels de créer des organes de presse ou des chaînes de télévision et de radio. Le texte introduit également la coresponsabilité des écrits entre le directeur de la publication et le journaliste, contrairement au code pénal récemment amendé qui préconise l'unique responsabilité du rédacteur de l'article. Une contradiction qui pourrait être levée en insistant sur le fait que le code de l'information est une loi organique, donc supérieure à une loi ordinaire en ce sens qu'elle vient préciser les dispositions de la Constitution, texte suprême du pays. Rappelons qu'avant la rédaction de son rapport préliminaire, dans lequel en principe des amendements devront être introduits, la commission permanente de l'APN chargée de la culture et de la communication a organisé plusieurs réunions auxquelles elle a convié journalistes et éditeurs. Les deux parties ont eu à donner leur avis, émettre des réserves et/ou exprimer carrément leur opposition par rapport à certaines dispositions contenues dans le texte. En tout état de cause, les professionnels seront fixés sur le sort de la presse à l'issue des débats et du vote. Jeudi, les locataires de la Chambre basse du Parlement poursuivront l'examen du deuxième bouquet de textes relatifs aux réformes politiques, en l'occurrence le projet de loi, très controversé, relatif aux partis politiques et celui régissant le cadre associatif. Il faut signaler que les travaux de l'Assemblée reprennent sur fond d'une nouvelle polémique concernant une probable deuxième lecture des projets déjà adoptés par l'APN que Mme Hanoune espère de la part du chef de l'Etat. Une deuxième lecture revendiquée avant-hier par les sénateurs du tiers présidentiel qui ont jugé que le texte adopté par leurs homologues a complètement dénaturé les réformes politiques voulues par Abdelaziz Bouteflika.