Photo : Riad Par Karima Mokrani Les préparatifs pour le référendum du 7 décembre prochain, portant sur le mode de gestion du fonds des œuvres sociales, s'accélèrent dans tous les établissements scolaires à travers le pays. Cela tombe en pleine période des compositions du premier trimestre, mais l'événement n'empêche pas l'autre, semblent dire les enseignants et autres travailleurs du secteur. C'est que l'occasion est à ne pas rater pour réparer une injustice de longue date, aux conséquences lourdes sur la vie socioprofessionnelle des concernés. Ainsi, à l'approche du scrutin décisif, les campagnes de sensibilisation s'intensifient pour le vote en faveur d'une gestion par établissement ou pour le maintien de la gestion centralisée à travers des commissions de wilaya et celle nationale. Les syndicats autonomes se livrent une grande bataille : le Cnapest (Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique) et l'Unpef (Union nationale des personnels de l'Education de la formation) d'un côté et de l'autre, le Snapest (Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique), le CLA (Conseil des lycées d'Algérie), le Satef (Syndicat autonome des travailleurs de l'Education et de la Formation) et le Snte (Syndicat national des travailleurs de l'Education). Les deux premiers plaident pour une gestion centralisée sous prétexte que cela va maintenir l'esprit de solidarité entre les travailleurs. Un argument rejeté avec force par les autres organisations autonomes qui voient là une manœuvre de se réapproprier la manne financière, estimée à 3 000 milliards de centimes et répéter les mêmes dérives du syndicat affilié à l'Ugta, en l'occurrence la Fnte (Fédération nationale des travailleurs de l'Education). Dans un communiqué commun signé par le Satef et le CLA, et approuvé par le Snapest et le Snte, les deux syndicats expliquent aux travailleurs que la gestion par établissement est la meilleure pour préserver leurs droits. «La gestion par établissement permet un contrôle continu du budget et de sa gestion. Les élections peuvent être aussi totalement contrôlées, tout en permettant un renouvellement facile de la commission de gestion si nécessaire, contrairement au monde de gestion par wilaya et national où il est impossible de contrôler totalement les élections et où il y a une chance minime de retrouver le représentant de son établissement dans la commission de gestion (9 places pour des centaines de représentants», soutiennent les syndicats qui appellent, ainsi, à mettre dans l'urne le bulletin N°2. Une gestion par établissement, comme c'est le cas au niveau des hôpitaux et des centres de formation professionnelle, soulignent-ils. Aussi, les quatre syndicats accusent le Cnapest et l'Unpef de vouloir avoir eux-mêmes la mainmise sur cet argent des œuvres sociales : «Tout le monde connaît le mal causé aux travailleurs et au syndicalisme par l'accaparement syndical des œuvres sociales. Certains tentent de convaincre qu'il suffit de déloger la Fnte pour occuper sa place. Mieux encore, en désignant et soutenant des candidats en cachette, ils veulent avoir le beurre et l'argent du beurre. Avoir des relais pour se servir sans avoir à assumer les dérapages inéluctables de centaines de leurs membres».