Photo : Riad De notre correspondant à Béjaïa Kamel Amghar Malgré les efforts soutenus de l'entreprise dans l'extension de son réseau et la modernisation progressive de ses méthodes de travail, les utilisateurs exigent constamment plus de performance, de célérité et de ponctualité dans le traitement de leurs opérations quotidiennes. Le service des chèques postaux (CCP) est particulièrement critiqué pour ses lenteurs, ses pannes répétées et ses crises de liquidités. Ces dernières années, AP fait régulièrement face à un manque de liquidités qui pénalise les retraités, les assurés sociaux, les étudiants boursiers, les rentiers et les salariés qui y ont domicilié leurs comptes. A Béjaïa, cette carence est durement vécue par les concernés. Durant les grandes occasions où tous les clients effectuent généralement des retraits (comme l'Aïd, le mois du Ramadhan, les fêtes de fin d'année, l'entame de la saison estivale ou la rentrée scolaire), les bureaux de poste font face à un manque chronique d'argent liquide pour répondre à l'exceptionnelle demande en la matière. De longues files d'attente se constituent alors devant les guichets et la tension monte de part et d'autre. Il arrive même que les receveurs fixent à l'occasion un seuil à ne pas dépasser dans le souci de servir tout le monde. Cela n'est pas pour plaire aux usagers qui font face à des dépenses conséquentes et urgentes. De nombreux retraités avouent qu'ils recourent, à chaque pareille occasion, à l'emprunt auprès des parents et des amis en attendant que «les choses se tassent». D'autres se retrouvent contraints d'ouvrir des ardoises auprès de leurs fournisseurs en produits de première nécessité. Chacun se débrouille comme il peut pour se tirer à bon compte dans pareille conjoncture. Les usagers de la poste soulignent aussi les pannes et les dérangements répétitifs du serveur électronique de la poste. Certains, en raison de la récurrence de ces avaries, doutent de leur véracité en reprochant aux employés de brandir la fameuse pancarte pour prendre des pauses. On doit cependant souligner que la Poste compte des millions de titulaires de comptes courants CCP. Une grande pression s'exerce sur ses bureaux au quotidien. Afin d'atténuer cette forte demande, Algérie Poste tente d'innover, malgré les lacunes techniques rencontrées, en lançant le paiement électronique et la consultation des comptes sur Internet. Des mesures de modernisation saluées par tous les clients. D'autre part, AP a également procédé à la titularisation de ses personnels contractuels pour un meilleur encadrement de ses bureaux qui fonctionnaient autrefois avec des effectifs extrêmement réduits. Des bureaux communaux, qui comptaient deux ou trois employés (receveur, guichetier, facteur) disposent aujourd'hui de 5 à 6 agents en moyenne. C'est déjà un léger mieux ! Le service «courrier» n'échappe pas, non plus, aux critiques. L'acheminement des lettres et autres colis prend souvent beaucoup de temps. Certains usagers parlent carrément de perte, de vol ou d'égarement de leurs envois. Il arrive même que des lettres recommandées, avec accusés de réception dûment remplis, retournent curieusement à l'envoyeur ou n'atteignepnt pas leur destination. Dans ce volet, les usagers plaident pour une meilleure organisation des centres de tri et une amélioration des conditions de travail des facteurs en milieu urbain. En somme, Algérie Poste, qui fait face à une demande en nette croissance, s'emploie à moderniser graduellement ses prestations. Les usagers, de leur côté, réclament plus d'audace et une plus grande cadence dans la conduite de cette modernisation.