Depuis samedi dernier, les usagers du CCP n'ont pas cessé d'exprimer leur colère envers les bureaux d'Algérie poste, suite au manque de liquidités. «Un phénomène qui se répète régulièrement depuis des mois, sans que l'instance responsable agisse dans le bon sens et respecte sa clientèle», nous dira un groupe de retraités. A Eckmühl, le bureau de poste était pris d'assaut dès 8 heures du matin, ce samedi. La présence de policiers motorisés était remarquée durant toute la journée. La colère des usagers du CCP s'est propagée dans presque l'ensemble des bureaux d'Algérie poste d'Oran et ceux des communes limitrophes. Le manque de liquidités et l'absence de connexion étaient la cause des protestations des dizaines de milliers d'usagers qui ne savaient plus à quel Saint se vouer. Les receveurs des bureaux de poste que nous avons rencontrés ont tous déclarés leur ras-le-bol d'être montrés du doigt et désignés comme la cause de ces situations dont ils ne sont nullement responsables. Ils déclarent qu'ils n'y sont pour rien dans ce manque de liquidités, ajoutant que, régulièrement, ils sollicitent une masse d'argent selon les estimations et le nombre de leurs usagers habituels, mais à chaque fois ils ne reçoivent que la moitié de la somme demandée. D'autres receveurs ont exprimé aussi les conditions pénibles dans lesquelles ils travaillent, notamment le manque d'équipements adéquats tels que les imprimantes, les compteurs de billets, les micro-ordinateurs et, surtout, les systèmes d'alerte. «La poste, en Algérie, avance à reculons» dira un receveur qui ajoutera que le personnel sous sa responsabilité est recruté à travers le filet social, pour un salaire de 5.000 da mensuellement, et sa titularisation tarde à se faire. Certains exercent depuis plusieurs années, manipulent le système informatique, paient les clients et apurent la comptabilité en fin de journée. Quant aux retraités, principaux usagers de la poste, ils interpellent leur association d'agir notamment pour transférer leurs comptes auprès des banques afin de se libérer du dictat d'Algérie poste. «Nous sommes trimbalés chaque fois entre les bureaux de poste, sans aucune considération, alors que c'est nous qui alimentons les caisses de la poste avec les millions de dinars, dits frais de retrait et de versement, que nous payons. Et c'est notre droit de choisir l'établissement financier qui nous convient !»