Synthèse Bahia Aliouche Le secrétaire général de l'Opep, Abdallah El Badri, s'est montré rassurant, hier, sur l'approvisionnement du marché, avec une reprise rapide de la production en Libye, et a demandé à l'Union européenne d'éviter un embargo sur le pétrole iranien.«Le prix moyen du baril a été satisfaisant cette année pour les producteurs et pour les consommateurs», a déclaré M. El Badri lors du Congrès mondial sur le pétrole organisé à Doha, jugeant «équitable» le niveau des prix qui oscille entre 100 et120 dollars. «Cette année, le marché a connu un flux constant» des approvisionnements, a-t-il ajouté, en précisant qu'en dépit des incertitudes sur la croissance économique mondiale, un désastre naturel au Japon et les soulèvements au Moyen-Orient et au Maghreb, «il n'y a pas eu de pénurie de pétrole». La Libye est le seul pays pétrolier dans la région secoué par ces événements et dont la production devrait toutefois reprendre en fin du premier semestre 2012 à 1,58 million de barils par jour, a-t-il ajouté.M. El Badri a également souligné que la Libye était en train de revenir à son ancien niveau de production plus vite que prévu, un autre élément de nature à rassurer les marchés. «La Libye atteindra sa production normale d'ici la fin du deuxième trimestre 2012, avec 1,58 million de barils par jour (mbj)», a-t-il dit, ajoutant que «la production revient très rapidement, ce qui a surpris presque tout le monde». Avant le début de la révolte en Libye mi-février, le pays, membre de l'Opep, produisait 1,6 mbj de pétrole, pour des exportations de 1,3 mbj. Cette production avait ensuite quasiment cessé, jusqu'à la relance des premiers champs le 12 septembre, puis la reprise des exportations. En novembre, la Libye a repassé le cap des 600 000 barils par jour, et le chef de la Compagnie pétrolière nationale libyenne (NOC), Nouri Berouin, avait indiqué à l'époque qu'il espérait un retour à la normale d'ici la fin 2012. Assise sur les premières réserves de l'Afrique, la Libye n'était sous Mouammar Kadhafi que le quatrième producteur du continent. La chute du régime a réveillé chez les compagnies l'espoir de nouveaux contrats et d'une augmentation de la production au-delà des 1,6 million de barils par jour. L'italien Eni, le français Total, l'espagnol Repsol, l'allemand Wintershall ou l'autrichien OMV ont notamment déjà des productions en Libye. M. El Badri a par ailleurs espéré qu'il n'y aurait pas d'embargo de l'Union européenne (UE) sur le pétrole iranien, en faisant valoir qu'il serait «très difficile» de le remplacer par d'autres sources. «C'est vraiment très difficile de remplacer les centaines de milliers de barils de pétrole que l'Europe importe chaque jour d'Iran», a-t-il ajouté.L'UE envisage actuellement des nouvelles sanctions pétrolières contre l'Iran, pour faire pression sur ce pays en raison de son programme nucléaire controversé, et cherche du soutien en dehors de ses frontières. M. El Badri a avancé le chiffre de 865 000 barils par jour importés d'Iran par l'Union européenne et le reste de l'Europe. B. A.
Réunion de l'OPEP : l'Algérie examine toutes les options possibles L'Algérie est en train d'examiner toutes les options possibles pour la réunion de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), prévue le 14 décembre sans se prononcer sur la position qu'elle allait défendre la semaine prochaine à Vienne.C'est ce qu'a déclaré, hier à Doha, Youcef Yousfi, ministre de l'Energie et des Mines à la presse en marge de la session ministérielle animée par l'Algérie lors du 20e Congrès mondial du pétrole. «Nous allons voir la semaine prochaine. Lors de cette réunion, nous allons analyser la situation (du marché pétrolier) et nous allons prendre la décision après les consultations», a-t-il ajouté à l'APS. L'examen du marché pétrolier international notamment l'offre et la demande et le retour de la production de la Libye sur ce marché figurent au menu de l'Opep qui assure quelque 40% de la production mondiale de pétrole brut. L'Algérie, selon M. Yousfi, suivait de très près l'évolution de la crise de la dette souveraine européenne qui pourrait se répercuter sur la demande pétrolière, estimant toutefois qu'elle commençait à être résolue.Il a noté que le marché pétrolier «est équilibré», laissant entendre que l'Algérie ne va pas défendre une hausse de la production lors de cette réunion. M. Yousfi a, aussi, fait savoir, lors de la session ministérielle, qu'il a animée lors de ce congrès, que l'Algérie travaillait pour augmenter sa production pétrolière de 1,2 million barils par jour actuellement, à 1,5 million mbj d'ici à quelques années.