Les cours du pétrole ont terminé la semaine en rangs dispersés, les marchés réagissant de façon contrastée au nouveau pacte d'«union de stabilité budgétaire» élaboré par les pays de l'Union européenne. A Londres, le cours du brut reculait légèrement à la clôture vendredi, alors qu'à New York, il a terminé en nette hausse sur fond d'optimisme du marché à la suite de l'adoption de l'accord partiel censé renforcer la discipline budgétaire en Europe. Les prix du pétrole en Asie étaient mitigés hier, à la suite de la décision de la Banque centrale européenne (BCE) de ne pas intervenir massivement sur le marché obligataire pour soutenir les Etats endettés de la zone euro. Le baril de «Light Sweet Crude» (WTI) pour livraison en janvier gagnait 5 cents à 98,39 USD. Le baril de Brent de la mer du Nord pour la même échéance reculait de 10 cents à 108,01 USD. La baisse des taux d'intérêt par la BCE, lors de sa réunion de la veille, avait conforté le marché et brièvement fait monter les cours, mais les déclarations de son président, Mario Draghi, lors de la conférence de presse, dans l'après-midi, ont entraîné le mouvement inverse. Par ailleurs, le marché new yorkais, qui avait ouvert en recul, tombant jusqu'à 97,36 dollars le baril, est parvenu à se raffermir en fin d'échanges. Les prix du pétrole ont terminé en hausse vendredi dernier à New York, les investisseurs voyant finalement d'un bon œil le nouveau pacte d'«union de stabilité budgétaire» sur lequel se sont entendus les pays de l'Union européenne, à l'exception notable du Royaume-Uni. Pour Myrto Sokou, un analyste du courtier Sucden, «le marché pétrolier est resté fortement volatil, avec des échanges très nerveux, les résultats du sommet européen n'ont absolument pas dissipé la prudence des investisseurs». Car, s'il est vrai que les Européens se sont mis d'accord pour renforcer la discipline budgétaire de la zone euro, ils ont, par ailleurs, échoué à le faire à 27, en raison d'un différend avec le Royaume-Uni. Le sommet a également laissé apparaître des différends sur le renforcement des pare-feux financiers de la zone euro contre la crise de la dette, notamment les moyens du Mécanisme européen de stabilité (MES), futur fonds de sauvetage permanent de l'Union monétaire. Selon Olivier Jakob, analyste de cabinet suisse Petromatrix, «étant donné le manque d'unité au sein de l'UE, le risque de dégradations (de la note d'endettement de pays de la zone euro) pourrait rapidement se concrétiser, peut-être même d'ici à la fin de l'année», ce qui devrait alimenter la fébrilité des marchés pétroliers. «Les investisseurs garderont leurs yeux tournés sur la situation de la zone euro, dont les perspectives restent marquées par l'incertitude, même si la réunion de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), la semaine prochaine à Vienne, retiendra aussi l'attention du marché», notait de son côté Andrey Kryuchenkov, analyste de VTB Capital. R. E.