Le ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements, Abdelhamid Temmar, a annoncé jeudi, à l'occasion de la séance plénière du Sénat consacrée aux questions orales, que le gouvernement est en train d'examiner la possibilité de création de grandes sociétés publiques pour la promotion et la relance de l'investissement public dans le secteur industriel. A une question d'un membre du Conseil de la nation concernant la stratégie industrielle, le représentant du gouvernement a précisé que rien n'empêche d'envisager cette éventualité en tenant compte néanmoins de la capacité économique et des avantages qu'offrent certains secteurs. Ces secteurs considérés comme étant «profitables pour l'Algérie» sont, selon l'intervenant, ceux de la pétrochimie, de l'industrie mécanique et de la sidérurgie. Le ministre ajoutera que son département a étudié les plans et programmes appliqués par certains pays en voie de développement ayant des spécificités proches de la structure économique de l'Algérie, notamment la Tunisie, l'Egypte, l'Arabie saoudite, le Venezuela et la Turquie. L'objectif étant de parvenir à hisser l'industrie algérienne à un secteur compétitif et performant. Evaluant le processus de privatisation entre 2003 et le premier trimestre 2008 sur le plan financier, Temmar dira que, sur 447 opérations de privatisation, 137 milliards de dinars ont été enregistrés comme revenus de la cession d'entreprises et 34 milliards comme contributions apportées au capital. Sur le plan économique, la privatisation des entreprises a permis la sauvegarde de la capacité de production, des ressources humaines, le transfert de technologie aux entreprises concernées. Tout en soulignant que «le processus de privatisation dépend actuellement de la régulation», le ministre insistera sur le rôle du facteur épargne dans le développement économique et la relance des divers secteurs économiques, indiquant que le volume de l'épargne nationale en Algérie est «très élevé» car ayant atteint 57% du PIB. Pour dynamiser le rôle de l'épargne dans l'économie, un intérêt particulier devrait être accordé au marché des capitaux qui compte la Bourse, les institutions spécialisées en hypothèque immobilière et les institutions d'assurance en investissement, à l'investissement et à la création de nouvelles activités économiques. «L'Algérie ne dispose pas d'un marché financier intégré», a-t-il souligné avant d'ajouter que sa promotion requiert le développement du marché de l'hypothèque immobilière et la mise en place d'une Bourse des valeurs. Sur un autre plan, Temmar affirmera que le cadre juridique du foncier économique mis en place en Algérie a permis de mettre «un terme au phénomène de maintien du foncier pour spéculation et l'accumulation des actifs fonciers auprès des entreprises publiques». Interpellé sur le rôle de l'Agence nationale d'intermédiation et de régulation foncière (ANIREF), le ministre a nié l'existence d'un problème lié au manque du foncier, arguant du fait que le foncier industriel «ne représente plus une entrave pour le développement des projets industriels d'investissements». Il imputera néanmoins la difficulté d'acquisition d'une assiette foncière dans les zones industrielles et d'activité pour les promoteurs de projets nationaux et étrangers à un manque d'organisation et de régulation et non pas à un quelconque manque d'actifs fonciers. M. C.