La concertation autour de la crise financière ne fait que s'accentuer sans pour autant apporter les résultats escomptés. Toutes les places boursières ont clôturé la semaine en dégringolade. Le plan d'action proposé par le G7 réussira-t-il à trouver une issue à cette crise ? Une crise qui nécessite une réponse mondiale de l'avis des analystes, des responsables d'institutions internationales et des chefs d'Etat touchés par la crise. «Chacun d'entre nous reconnaît qu'il s'agit d'une grave crise mondiale et, par conséquent, elle requiert une réponse sérieuse à l'échelle mondiale», a déclaré hier le président américain George W. Bush, à l'issue d'une réunion d'une quarantaine de minutes avec les ministres des Finances du G7, du président de la Banque mondiale et du directeur général du FMI. Cette déclaration est intervenue au lendemain de l'adoption par le G7 Finance d'un plan d'action en cinq points, avec l'ambition de débloquer les marchés monétaires, de permettre aux banques de lever des capitaux auprès des secteurs public et privé et de déverrouiller le marché du crédit immobilier. Globalement, le plan du G7 prévoit que les pays membres débloquent le crédit et les marchés monétaires. Il stipule que les Etats permettent aux banques de lever des capitaux auprès des secteurs public et privé et il plaide en faveur de garanties «robustes et cohérentes» des pouvoirs publics aux dépôts des épargnants. Face à ce plan, les avis sont partagés. Pour la ministre française de l'Economie, Christine Lagarde, l'engagement des ministres des Finances et des banquiers centraux du groupe des sept grands pays industrialisés (Allemagne, Canada, Etats-Unis, France, Italie, Japon et Royaume-Uni) d'empêcher toute faillite de banque importante est un message «extrêmement fort». Mais «il n'y a rien là pour calmer les marchés, pas de substance pour y parvenir», a regretté Peter Morici, professeur à l'université du Maryland, parmi d'autres observateurs, après le communiqué final du G7. Pessimiste, le commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires, Joaquin Almunia, a appelé hier à agir «rapidement» pour régler le «problème de liquidités» sur le marché interbancaire. De son côté, le ministre allemand des Affaires étrangères Frank-Walter Steinmeier, a estimé qu'il fallait entièrement repenser et renforcer la surveillance des finances mondiales, via le FMI. A titre indicatif, après ce G7 Finance, Washington devait accueillir hier après-midi une réunion du G20 rassemblant ministres et banquiers centraux des principaux pays riches et émergents. Aujourd'hui, l'Eurogroupe doit apporter sa contribution lors d'une réunion à Paris avec comme principal objectif : «S'assurer qu'au sein de la zone euro les principes définis par le G7 Finance seront étendus, voire même aller au-delà», selon la ministre française de l'Economie. Outre les chefs d'Etat et de gouvernement de la zone euro, ce sommet réunira le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, et le président de la BCE, Jean-Claude Trichet. En somme, les rencontres de concertations ne cessent de se multiplier mais les résultats ne viennent pas. Il reste à attendre que ces divers sommets apportent des changements. Seule la réaction demain à l'ouverture des marchés financiers, qui ont sombré en plein irrationnel cette semaine, nous renseignera sur les développements de la situation. S. I.