Egypte : reprise des manifestations contre l'armée sur la place Tahrir Les manifestants ont repris, hier, le chemin de la place Tahrir au Caire pour réclamer des poursuites judiciaires contre les responsables des récentes violences qui ont fait 17 morts dans la capitale. Une manifestation de grande ampleur sous le slogan «Vendredi de la restauration de l'honneur», afin de punir les responsables de la mort des manifestants, et pour la fin du pouvoir militaire, commandé par le maréchal Hussein Tantaoui, chef du Conseil suprême des forces armées (CSFA). Des affrontements avaient éclaté, il y a une semaine, entre les forces de l'ordre et des manifestants qui campaient depuis fin novembre devant le siège du gouvernement pour protester contre le nouveau Premier ministre, choisi par l'armée, Kamal el-Ganzouri, qui avait déjà occupé ce poste sous M. Moubarak. Avec 17 morts, ces violences sont les plus graves depuis des affrontements similaires qui avaient fait au moins 42 morts L'armée avait exprimé, deux jours plus tôt, ses «profonds regrets pour les atteintes» faites à des manifestantes au Caire.
Yémen : sept soldats et trois insurgés tués dans des violences dans le Sud Sept soldats yéménites et trois éléments armés ont été tués dans des affrontements survenus jeudi près de Zinjibar, chef-lieu de la province d'Abyane, dans le sud du Yémen. Selon cette source, «un véhicule militaire a été pris dans une embuscade que lui ont tendue des membres du réseau terroriste Al-Qaïda à l'est de Zinjibar, et sept soldats ont péri» dans l'attaque. Des affrontements ont suivi et «trois» éléments armés ont été tués et plusieurs autres ont été blessés, a-t-on ajouté de même source. Jeudi, cinq éléments présumés d'Al-Qaïda ont été tués dans un bombardement mené par l'armée à Zinjibar et un autre a péri dans des combats. La ville de Zinjibar est, depuis mai dernier, aux mains d'éléments armés membres du groupe des «Partisans de la charia», lié à Al-Qaïda.
Bahreïn : la police tire sur un siège de l'opposition La police anti-émeutes à Bahreïn, qui tentait de disperser une manifestation, a tiré du gaz lacrymogène et des balles en caoutchouc contre le siège du principal groupe de l'opposition, Al-Wefaq, dans une banlieue de Manama. Dans un communiqué, le Wefaq précise que «les forces de sécurité ont tiré directement sur les locaux du groupe (...) où étaient réunis plusieurs de ses dirigeants et ses cadres». Les policiers, déployés en force dans les quartiers alentours pour empêcher une manifestation pro-démocratie à laquelle ont appelé des groupes de l'opposition, ont tiré «du gaz lacrymogène et des balles en caoutchouc», faisant «de nombreux blessés (...) dont des enfants». Bahreïn a été secoué de la mi-février à la mi-mars par un mouvement de contestation, qui avait été violemment réprimé par le pouvoir soutenu par les autres monarchies du Golfe. Une Commission d'enquête indépendante a dénoncé, le 23 novembre, un «usage excessif et injustifié de la force» de la part des autorités durant la répression, précisant que 35 personnes - 30 civils et 5 policiers - avaient péri. Les autorités ont dit accepter ces conclusions, et les Etats-Unis, proches alliés de Bahreïn, ont appelé à punir les responsables.