Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.
Les délégués de la zone industrielle de Rouiba menacent de réoccuper la rue dans une semaine Sidi-Saïd appelle les dirigeants d'entreprises à respecter la loi
Photo : M. Hacène Par Younès Djama Le secrétaire général de l'Ugta, Abdelmadjid Sidi-Saïd, a appelé hier les dirigeants des entreprises des secteurs public et privé à respecter les lois relatives au libre exercice du droit syndical, tout en demandant aussi de mettre un terme «aux agressions subjectives» à l'encontre des travailleurs. Même s'il apporte sa caution aux revendications des travailleurs, Sidi-Saïd a réussi à tempérer les ardeurs des délégués de la zone industrielle de Rouiba, venus nombreux manifester leur mécontentement de leurs dirigeants, avec l'intention d'organiser une marche à partir de la Maison du Peuple, au 1er-Mai, jusqu'au siège du ministère du Travail. En effet, le patron de la Centrale a informé les travailleurs, à l'issue d'une séance de travail avec leurs délégués, qu'une réunion devait se tenir, hier à midi, au siège du ministère de l'Industrie et de la Promotion des investissements (Mipi). Le ministre du secteur, M. Benmeradi, devait présider les travaux de cette réunion de travail consacrée à la situation au complexe de la Snvi, et à laquelle prennent part des délégués de l'Ugta, en l'occurrence le SG de l'Union locale de Rouiba, un syndicaliste mandaté par le syndicat d'entreprise de la Snvi (véhicules industriels) ainsi que le SG de l'Union de la wilaya d'Alger. Le SG de l'Ugta a, ensuite, indiqué que cette séance de travail avec le Mipi sera immédiatement suivie par d'autres réunions regroupant des délégués de l'Ugta et les secrétaires généraux des ministères de l'Industrie et du Travail. Peu amène envers les dirigeants des entreprises, le patron de l'Ugta a estimé que certains d'entre eux «sont imbus de leur personne», les prévenant par-là même que toute agression contre une section syndicale est considérée comme une atteinte à l'Ugta. «Ces agressions dont le plus gros est signalé au niveau des entreprises publiques, sont de plus en plus cadencées», affirme Sidi-Saïd, qui s'interroge sur les raisons de cet acharnement. «Est-ce une volonté de (re)casser le secteur public ?» Il lie, également, au processus des réformes politiques en cours, ce qu'il a qualifié de «manœuvres». Le SG de l'Ugta soupçonnerait, en effet, certaines parties, non identifiées néanmoins, de comploter en vue de «pousser les travailleurs dans leurs derniers retranchements» pour ensuite «leur faire porter la responsabilité» en cas d'échec du processus des réformes de M. Bouteflika. «Nous n'accepterons plus jamais les agressions répétées à l'endroit des travailleurs», a asséné le SG de l'Ugta devant les délégués syndicaux de la zone industrielle de Rouiba, qu'il a reçus au siège de la Centrale, en présence de la presse. A propos du rassemblement des travailleurs, Sidi-Saïd a indiqué qu'il représentait «un message serein et inflexible» aux dirigeants des entreprises dénoncés par les travailleurs, et auxquels Sidi-Saïd s'est adressé directement en leur signifiant que «seule la considération mutuelle et le respect de l'application de la loi» concernant le libre exercice syndical, primeront dorénavant. «La base réelle du rayonnement d'une entreprise, c'est bien le travailleur», a-t-il insisté. Le patron de la Centrale syndicale rejoint, ainsi, la réflexion des délégués des travailleurs qui dénoncent «les licenciements arbitraires» dont des travailleurs ont fait l'objet. A cela se greffe une autre revendication, celle du départ des cadres retraités appelés à diriger des entreprises relevant autant du secteur public que du secteur privé. Mieux, les délégués syndicaux qui revendiquaient jusqu'alors leur départ, exigent désormais que ces dirigeants «répondent de leurs actes» pour leur gestion. «Chacun doit, dorénavant, assumer ses responsabilités. Si nous sommes agressés, nous serons obligés de répondre», a affirmé M. Belmiloud, délégué syndical, sans préciser la nature de cette réponse. «Cela fait 3 mois que nous attirons l'attention, et il nous aura fallu enclencher une âpre lutte syndicale pour que l'on daigne enfin nous écouter», a-t-il ajouté tout en déplorant qu'«aucune prise en charge» n'a été faite quant aux revendications soulevées. «Nous sommes arrivés à un point où nous ne pouvons plus faire marche arrière», a poursuivi le syndicaliste qui a souligné que «la seule réponse concrète de la part des dirigeants des entreprises s'est jusqu'ici matérialisée par des licenciements». «Nous sommes condamnés à trouver une solution !», prévient M. Belmiloud, qui sera rejoint par le SG de la section locale de l'Ugta, M. Messaoudi, qui a fixé un ultimatum d'une dizaine de jours aux autorités publiques afin de faire le nécessaire en vue d'éviter un embrasement de la scène sociale. Invité à prendre la parole, Salah Djenouhat, n°2 de l'Ugta, a dénoncé les poursuites judiciaires intentées par des dirigeants d'entreprises à l'encontre de cinq travailleurs de la zone industrielle, en dépit de la signature d'une convention entre les deux parties (Ugta et dirigeants d'entreprises). M. Djenouhat a saisi l'occasion pour faire part à Sidi-Saïd des dossiers en suspens concernant des conflits au sein d'entreprises, à l'instar des société Decorex, Enad Lame, Setam Rouiba et ETC.
Y. D.
Benmeradi décide de mettre fin aux contrats des cadres dirigeants retraités Le ministre de l'Industrie, de la PME et de la Promotion de l'investissement, M. Mohamed Benmeradi, a décidé, hier, de mettre fin, «dans les meilleurs délais», aux contrats des cadres dirigeants retraités des entreprises publiques, a déclaré à l'APS le secrétaire général de l'Union locale de Rouiba (Ugta), Mokdad Messaoudi. Il a qualifié la décision du ministre de «très importante», et a précisé que M. Benmeradi a demandé un «autre délai» pour la prise en charge des autres points soulevés.