Photo : M. Hacène Par A. Lemili Composée de Mouldi Aïssaoui (Pdt), Med Morro (ASMO), K. Madani (MOC) et Abdelwahab (MCA), la commission de réflexion sur l'avenir du football professionnel a récemment remis à la Ligue de football professionnel son rapport sur la première année de professionnalisation du football national. Sur le changement de statut de la plus populaire des disciplines dans le pays, ladite commission en liant toute réussite a posteriori à la prise en charge financière du projet, considère dans ce rapport plutôt succinct et lucide que «les recettes des stades sont insuffisantes. Dans notre pays, il n'y a pas de culture du sponsor ni du mécénat, les droits télé sont très insuffisants. Pour revenir au financement qui est le problème fondamental, quand il y a un système libéral, il y a le jeu de la concurrence, on peut mobiliser des moyens financiers, ce n'est pas le cas chez nous. Nous vivons toujours une économie hybride et dirigée, qui ne favorise pas l'émergence de la concurrence, ne permet pas l'émergence de flux financiers importants, le contexte organisationnel actuel ne permet pas de dégager un autofinancement à travers des recettes très insuffisantes. Les opérateurs téléphoniques et autres intervenants économiques qui apportent une aide limitée. Nous pensons que l'Etat et les pouvoirs publics sont appelés à jouer encore un rôle important directement et indirectement dans le développement de ce professionnalisme». La commission suggérant dans la foulée la structuration des clubs professionnels en société d'économie mixte dans un partenariat gagnant-gagnant avec les collectivités locales. Et le football se pratiquant forcément entre deux parties, le rapporteur n'exclut pas des tiers intervenants essentiels, en l'occurrence les organes spécialisés (FAF et ligues), les staffs dirigeants, les supporters et enfin les médias considérés comme éléments essentiels du rouage. Un appesantissement est également visible et il est par ailleurs nettement mis en exergue sur les rôles et attributions joués par d'autres exo-intervenants, en l'occurrence la commission de résolutions des litiges (CRL) et le Tribunal arbitral des sports (TAS), la Caisse nationale d'assurance sociale (CNAS), l'Agence nationale pour le développement de l'investissement (Andi) pour préconiser en matière d'efficacité organisationnelle, la révision de la nature même du fonctionnement des deux premiers organes, la couverture sociale et sa prise en charge sur cet aspect précis des footballeurs dont la durée de vie, professionnellement s'entend, est limitée dans le temps. Autrement dit, la suggestion d'une forme de générosité basée sur la nature même de ladite activité sportive. L'Andi sera mise à contribution sur le plan des exonérations ponctuelles en cas de bénéfice de terrain d'assiette, des espaces sur lesquels s'appesantit également la commission dont les membres font des engagements (très théoriques) de l'Etat sur l'attribution d'espaces dévolus à la réalisation de centre de formation notamment, de terrain d'entraînement, même si jusque-là cinq clubs disposent effectivement d'acte de propriété en ce sens. Le retard serait imputable à la nature même des terrains susceptibles d'être cédés et sur lesquels pèserait, toutefois, l'obligation d'accord des services agricoles des différentes régions concernées. Une situation qui ne trouverait sa solution, selon les membres de la commission, que par l'intervention des plus hautes autorités de l'Etat.Conclusion : une année après, l'expérience professionnelle dans le monde du football est comparable à l'idée du verre à moitié vide ou moitié plein. Autrement dit, une avancée ici et des retards ailleurs qui ne sont pas sans maintenir une grande confusion dans le secteur d'autant plus que sur le plan des résultats sportifs et/ou de l'évolution dans le sens qualitatif de la discipline et encore moins de l'atténuation de la violence n'est perceptible. Echec ou réussite. Là est la question sur laquelle ne s'engageront pas les primo-acteurs.