Le tribunal criminel près la Cour d'Alger a décidé de ne pas suivre les réquisitions du parquet en condamnant par contumace, tard dans la soirée de lundi dernier, Ghedir Mohamed, dit Abou Zeid, chef d'Aqmi (Al Qaïda au Maghreb islamique) au Sud algérien, à la prison à perpétuité. Le juge Belkherchi, qui présidait la séance, a ainsi donc prononcé la peine maximale prévue par la loi à l'encontre de ce chef d'Aqmi alors que le procureur avait requis vingt ans de réclusion. A l'encontre des onze autres accusés dans ce procès du groupe de soutien de la phalange Tarek Ibn Zyad, le bras armé d'Abou Zeïd, qui était impliqué dans l'enlèvement de touristes étrangers dans le Sahara algérien en 2003, le magistrat a prononcé des peines de 5 à dix ans de prison ferme et deux acquittements. Le tribunal a décidé de renvoyer le procès de l'accusé Al Hiza Abderrahmane, en liberté provisoire, qui ne s'est pas présenté devant le tribunal, à la prochaine session criminelle pour prendre des mesures pour défaut de comparution. Il est à préciser que les douze accusés étaient poursuivis, en vertu de l'article 87 du code pénal, pour constitution et appartenance à un groupe terroriste armé international impliqué dans le rapt d'une trentaine d'Occidentaux, en 2003. Le procureur de la République avait requis des peines de 15 à 20 ans de réclusion à l'encontre des mis en cause. Rappelons qu'Abou Zeid est décrit comme l'un des chefs violents et brutaux d'Aqmi. Né en 1958, de son vrai nom Ghir Mohamed, Abou Zeid est apparu pour la première fois en 2003, comme adjoint d'Abderazak El Para, lors du spectaculaire enlèvement des trente-deux touristes européens dans le Grand Sud. Il est accusé du rapt d'Edwyn Dyer, l'otage britannique détenu par sa phalange et égorgé en juin 2009, de l'enlèvement puis de l'exécution du Français, Michel Germaneau, et de l'enlèvement, en 2010, de cinq Français, un Malgache et un Togolais, dans le nord du Niger. Concernant ce dernier groupe d'otages, l'un des otages français, une femme, et les deux ressortissants africains ont été libérés, mais les autres sont toujours détenus. Abou Zeid, qui est toujours en fuite, a perdu dernièrement son adjoint Abou Khabab, comme cela a été rapporté par la presse. L'élimination de ce dernier est une perte énorme pour Abou Zeïd.