Le président syrien Bachar Al-Assad a, lors d'une allocution diffusée à la télévision, annoncé la tenue prochaine d'un référendum populaire sur une nouvelle Constitution. Alors que la Syrie est en proie depuis la mi-mars à une vague de contestation sans précédent, le président tente ainsi de calmer une crise porteuse de lourds dangers pour l'intégrité du pays. Le vote annoncé doit avoir lieu «la première semaine de mars», une fois que «la commission sur la nouvelle Constitution aura terminé ses travaux», dira Assad.Depuis le début de la révolte populaire dans le sillage des soulèvements arabes, Damas attribue les troubles à des «bandes armées» ou à des «groupes terroristes» manipulés par l'étranger pour affaiblir la Syrie. Bachar Al-Assad n'a pas raté l'occasion pour promettre de frapper les «terroristes» d'une main de fer. «Il ne faut pas tolérer ceux qui terrorisent les gens, ni ceux qui sont complices avec les (parties) étrangères», affirmera-t-il. Le président syrien a également encore accusé des parties étrangères de «chercher à déstabiliser» la Syrie, s'en prenant notamment aux «médias internationaux» qui tentent, selon lui, «sans relâche de pousser la Syrie à l'effondrement». Il est notable que les chaînes de télévisions françaises, et même arabes, à l'image d'al Jazeera emploient un battage médiatique méthodique pour pourfendre le régime en place.Le président syrien s'est défendu de faire dans la répression, réfutant avoir donné des ordres de tirer sur son propre peuple et déclarant que la victoire était proche si les Syriens restaient loyaux. Les tentatives de mettre un terme à la grave crise qui secoue un des pays les plus importants du Proche Orient se multiplient depuis peu.Peu avant la sortie du président, lors d'un discours prononcé dans l'église de la Croix Sacrée à Damas et retransmis également à la télévision, le grand mufti de Syrie, cheikh Ahmad Badreddine Hassoune, avait appelé les opposants à «déposer les armes», lors d'une messe à la mémoire des 26 victimes tuées, vendredi dernier, dans un attentat suicide dans la capitale syrienne Damas. Présidant la messe à ses cotés, l'archevêque Luka Al-Khouri a, pour sa part, critiqué les mesures punitives qui frappent de plein fouet l'économie syrienne et qui ne feront qu'exacerber la crise.De son coté, l'opposition syrienne a jugé, hier, que le maintien par la Ligue arabe de sa mission d'observation sur place en dépit de la «répression des manifestations» était contre productif. Cela ne fera que permettre au président Assad et au régime «de gagner du temps», clame l'opposition. Les observateurs de l'organisation panarabe, arrivés en Syrie le 26 décembre pour vérifier l'application d'un plan de solution de la crise approuvé début novembre par le président Assad, n'ont pas, pour l'heure, influé positivement sur le cours des événements. Les estimations de l'ONU font état de 5 000 morts dans cette crise syrienne. M. B./Agences