Le commissaire européen à l'Energie, Günther Oettinger, souhaite qu'il y ait un partenariat stratégique entre l'Union européenne (UE) et les pays de l'Afrique du Nord dans le domaine de l'énergie. L'idée est d'aider ces derniers à trouver des substituts à l'électricité produite à partir de la combustion de pétrole. L'Europe peut aider à faire cesser progressivement cette pratique et apporter un partenariat décisif pour une production d'électricité écologique, a-t-il expliqué dans Hamburger Abendblatt. Cela relève en tout cas du possible, surtout que les Allemands essayent aujourd'hui de faire avancer le projet Desertec, une plateforme de centrales solaires à installer en Afrique du Nord. Un projet qui a été d'ailleurs évoqué par le ministre allemand des Affaires étrangères, en visite à Alger, il y a quelques jours. Dans ce projet, la partie allemande a certes l'appui de l'Algérie mais également de nombreux pays européens. Dans ce projet, l'institutionnel a passé la main aux entreprises : en effet, Sonelgaz et l'entreprise allemande Desertec Initiative (Dii) ont signé, il y a quelques mois, un accord portant sur le renforcement des échanges d'expertise technique, l'examen des voies et moyens pour l'accès aux marchés extérieurs et la promotion commune du développement des énergies renouvelables en Algérie et à l'international. L'accès aux marchés a toujours posé problème. Et les choses n'ont pas réellement évolué sur ce plan-là. L'accès à l'espace européen demeure compliqué pour les entreprises, à commencer par celles opérant dans le domaine de l'énergie. Le groupe Sonelgaz, à titre d'exemple, éprouve toutes les peines du monde à se frayer une place en Europe, à créer des filiales. Sonelgaz avait fait face, l'année dernière, à des entraves pour accéder au marché espagnol, un espace hermétique. Les autorités espagnoles lui avaient, alors, interdit d'agir en tant que producteur d'électricité et agent commercial en Espagne. Ces obstacles n'ont pas été totalement levés aujourd'hui. Afin de régler, une fois pour toutes, tous les problèmes liés à l'accès au marché européen de l'énergie, pourtant libéralisé depuis plus de dix ans, l'Algérie et l'Union européenne discutent, depuis quelques années, d'un accord dit «stratégique» sur l'énergie. Un accord qui, il faut le dire, cherche en réalité à sécuriser l'Europe en matière d'approvisionnement en gaz. L'électricité, de manière générale, n'y occupe pas une place prioritaire. Pourtant, les Européens savent qu'il faudrait plus d'ouverture pour rendre rentables les énergies propres, des énergies qui exigent, du reste, un plus grand effort dans les transferts de technologies. Y. S.