Le propriétaire de la laiterie de Draâ Ben Khedda a finalement été «autorisé» à transférer son stock de poudre de lait, plus de trois mois après le déclenchement de la grève des travailleurs, le 9 octobre dernier. Cette marchandise, dont la quantité avoisine les cinq cents tonnes, était bloquée à l'intérieur de l'unité que les travailleurs ont fermée et scellée pour les besoins de leur action de protestation. Le propriétaire, qui essayait de la revendre aux laiteries de la région pour éviter que sa date de péremption n'arrive à terme, a toujours été empêché par les grévistes. La poudre de lait en question, dont une bonne partie est subventionnée par l'Etat dans le cadre de la politique de plafonnement des prix des produits de première nécessité, a donc été sauvée de la péremption, mais l'unité reste encore fermée, malgré la mise en place d'une commission mixte de Giplait et du ministère de l'Industrie pour enquêter sur les pratiques frauduleuses dont le patron est accusé. Une commission qui n'est pas encore opérationnelle puisque l'unité est restée fermée, alors que les pouvoirs publics conditionnent le lancement de l'enquête à la réouverture de l'unité et la reprise du travail. D'un autre côté, la réouverture de la laiterie de Draâ Ben Khedda risque de connaître encore du retard en raison de la décision de son patron de licencier plus de trente employés, conforté qu'il est par la décision de justice qui a déclaré l'illégalité du débrayage. Pour lui, l'unité et ses travailleurs sont pris en otage par un groupe de travailleurs licenciés, précisant que les meneurs de la grève ne posent pas des problèmes socioprofessionnels et que les travailleurs sont victimes de manipulations.