Le nord du Mali connaît ce qui semble être une reprise de la rébellion armée des Touaregs, qui luttent contre le gouvernement malien. Des combats ont éclaté, hier matin à l'aube, entre l'armée malienne et un groupe de rebelles touaregs, à proximité de la ville de Ménaka, dans le nord du Mali, près de la frontière avec le Niger. Aux dernières nouvelles, l'armée malienne contrôle la ville après que les rebelles, qui étaient entrés à Ménaka, se sont repliés à deux kilomètres de la ville, dans une zone boisée. Une partie du réseau téléphonique mobile a recommencé à fonctionner, après avoir été coupé hier matin par les rebelles.Cela intervient suite aux bombardements de l'armée de l'air malienne, durant lesquels des bombes ont été larguées d'hélicoptères sur une position tenue par des rebelles touaregs. Quatre rebelles ont été arrêtés, dont certains blessés, alors que deux de leurs véhicules ont été détruits. D'autres ont pris la fuite, alors que des renforts, notamment des centaines de soldats partis de Gao, étaient en route pour renforcer le petit camp militaire de Ménaka, a affirmé une source militaire à Gao, ville située à l'ouest de Ménaka et où siège l'état-major de l'armée malienne pour cette région. Ces combats entre l'armée malienne et un groupe de rebelles touaregs sont les premiers après le retour de centaines de ces ex-rebelles armés, qui avaient combattu aux côtés aux côtés des troupes du leader libyen déchu, Mouammar Kadhafi. Ils sont retournés dans le nord du Mali, plus particulièrement dans l'Azawad, région comprise entre Tombouctou et Kidal. Certains ont accepté volontairement d'intégrer l'armée malienne, qu'ils ont rejoint avec armes et bagages, en vertu du processus de paix du gouvernement du président malien Amadou Toumani Touré, alors que d'autres groupes se sont retirés dans les montagnes du désert. Parmi eux, figurent des officiers déserteurs de l'armée malienne, des combattants du groupe d'Ibrahim Ag Bahanga, ex-chef rebelle mort en 2011 dans un accident de voiture, et ceux d'Iyad Ag Ghaly, figure de l'ex-rébellion des années 1990. Le retour des centaines de Touaregs qui ont acquis des armements importants pendant le conflit libyen, a suscité des craintes pour la paix dans cette partie du Mali, dans la mesure où sévit déjà Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). Cependant, bien que l'armée malienne ait renforcé sa présence dans le nord du Mali la semaine dernière, en concentrant plusieurs centaines d'hommes à Tinzawaten, à la frontière avec l'Algérie, ces attaques n'ont pu êtres prévenues. Des sources maliennes avancent qu'il s'agit d'éléments incontrôlables, qui agiraient en dehors du contrôle de mouvements politiques, dont le mouvement Azawad, partie prenante de l'Accord d'Alger, qui constitue l'aile politique de la rébellion touareg. La communauté touareg est composée essentiellement d'environ 1,5 million de membres, qui sont répartis dans diverses tribus, entre le Niger, le Mali, l'Algérie,la Libye et le Burkina Faso. Des rébellions touaregs ont touché le Mali et le Niger dans les années 1990 et au début des années 2000, avec une résurgence de 2006 à 2009. A. R.