Photo : S. Zoheïr De notre correspondant à Tlemcen Mohamed Medjahdi Malgré des tentatives pour éradiquer les marchés informels au niveau des agglomérations de la wilaya, ce fléau ne cesse de prendre de l'ampleur, c'est l'histoire de l'arbre qui cache la forêt. Selon des élus, on tente de fermer l'œil, pour «calmer» ces pères de famille et ces milliers de jeunes sans job. A Tlemcen, les travailleurs de l'économie informelle s'organisent. De plus en plus, il mettent en place des stratégies pour augmenter leurs performances et vivre mieux. Des initiatives qui parviennent à améliorer un peu le quotidien, mais seulement au niveau local. L'économie informelle fournit un emploi et souvent plusieurs emplois secondaires mais l'ensemble ne suffit pas pour sortir de la pauvreté. C'est une économie précaire et, dans la plupart des cas, les travailleurs ne sont pas reconnus comme employeurs, car ils font partie d'une couche invisible. Il s'agit, en fait, selon un universitaire spécialiste en la matière, d'une économie non observée (ENO) et qui est une typologie commode couvrant l'ensemble du spectre de la production marchande non déclarée (activités illégales, fraude fiscale et fraude sur les contributions sociales, travail au noir) et domestique. L'évaluation macroéconomique de ces activités en termes de % de PIB relève de plusieurs méthodes plus ou moins biaisées et déformées et non compatibles. L'universitaire explique que l'analyse se fonde sur les modèles d'évasion fiscale et la théorie de la segmentation du marché du travail. Si la pratique de l'économie informelle procure des gains faciles, l'ampleur des conséquences est importante sur la société. L'évasion fiscale et le travail au noir pénalisent grandement les individus qui respectent les lois et doivent supporter un fardeau fiscal additionnel. Les travailleurs au noir ne bénéficient d'aucune protection sociale, les consommateurs d'aucune garantie. Les entreprises ont à faire face à une concurrence déloyale préjudiciable à l'emploi de la part de ceux qui ne respectent pas les obligations générales fiscales et sociales. Il est donc clair que, pour le moment, le secteur informel dans la région de Tlemcen est devenu une source de régulation pour les opportunités d'emploi tant pour les nouveaux chercheurs d'emploi que pour les chômeurs, surtout les jeunes qui ne savent que faire, étant donné que l'emploi des jeunes et le préemploi n'offrent pas de salaires intéressants. Un jeune dira que les commerçants informels enregistrent un bénéfice large et suffisant, et que plusieurs personnes qui activent dans le domaine ont réussi à atteindre leurs objectifs. Certains se sont mariés, d'autres ont fait des investissements dans le transport, ouverture de grands magasins, etc. D'après notre enquête, et les révélations des spécialistes devant l'incapacité d'endiguer le phénomène par les autorités, le travail au noir dans la région de Tlemcen reste l'issue pour un nombre important de personnes. Pourtant, il s'agit d'un un phénomène grave et préjudiciable, à l'origine de nombreux problèmes, à savoir entre autres, la menace pour la protection des travailleurs, les distorsions de la concurrence au sein des branches économiques, pertes de recettes pour l'administration fiscale et les assurances … Ainsi, et devant cette ampleur, l'Etant doit dégager une politique rigoureuse pour contrecarrer cette activité illicite qui porte souvent atteinte à la santé humaine, par la vente des produits alimentaires douteux.