De notre correspondant à Tlemcen Mohamed Medjahdi Le commerce informel a depuis longtemps existé, au point qu'aujourd'hui il est devenu «formel» malgré lui. Selon bon nombre d'observateurs, cette situation stabilise ce commerce, étant donné que l'Etat laisse faire, au risque de voir ces jeunes, notamment des diplômés, se constituer en réseau et se développer la délinquance. Cependant, sachant que les «commerçants» qui gèrent le marché informel, notamment le commerce des effets vestimentaires, des denrées alimentaires et, autres articles électroménager, ne s'occupent que de vendre des produits licites et ne font que vaquer à leurs occupations pour mener à bien leurs petites affaires, les autorités locales ferment l'œil, puisque qu'il n'y a rien à craindre d'eux. Cependant, il est à noter que ce commerce ne cesse de prendre de l'ampleur au vu et au su de tout le monde. Personne n'ose y toucher, car il s'agit d'une véritable bombe sociale. Selon certains universitaires, on en déduit que cet état de fait montre à quel point la région compte de chômeurs, et les statistiques données sont erronées. A voir une voie publique qui sert de cadre à ce commerce informel en expansion -non seulement les trottoirs des rues ont été investis mais les façades qui les bordent font désormais office de murs d'exposition-, on comprend l'ampleur de ce phénomène qui ne laisse aucune chance aux commerçants légaux. Certains ont souligné avoir à plusieurs reprises saisi les autorités mais rien n'a été fait. Cette inertie, indique-t-on, encourage cette activité commerciale, devenue à l'heure actuelle une solution pour résorber le chômage et un moyen de lutte contre la petite criminalité. C'est ainsi que le secteur informel, longtemps ignoré ou toléré, s'est développé et s'est imposé comme une réalité incontournable, non seulement du point de vue de l'importance de sa place actuelle dans l'économie urbaine des villes, mais aussi du point de vue de l'espoir qu'il suscite. En effet, le secteur informel constitue aujourd'hui une alternative sérieuse de solution aux grands fléaux modernes que sont le chômage, les sous-emplois, la pauvreté, la marginalisation et, d'une manière générale, la crise économique. Mais, quel rôle faut-il donner à ce secteur dans le processus de développement dans nos villes ? Les pouvoirs publics doivent-ils intervenir et dans quelles limites ? Tant de questions posées qui demeurent sans réponses, sauf que certains élus pensent que l'unique solution réside dans la réalisation d'espaces qui non seulement permettront de structurer les activités du secteur informel tout en participant à l'embellissement de la ville et à une meilleure occupation des espaces publics, mais aussi, permettront l'amélioration des finances locales qui apporteront un plus pour les communes en imposant des taxes et des loyers.