Le porte-parole des fondateurs du Front de l'Algérie nouvelle (FAN), Djamel Benabdeslam, a indiqué, hier, que son parti, en voie de constitution, participera aux élections législatives de mai prochain, en présentant des listes dans les 48 wilayas du pays, ainsi que pour l'émigration. Lors d'une conférence de presse tenue à son siège provisoire, cet ancien député et militant d'Ennahda et d'El Islah a affirmé que sa formation politique est prête à tenir son congrès constitutif, qui devra avoir lieu le 11 février prochain à l'hôtel Riadh à Sidi Fredj (Alger).Après avoir déposé son dossier d'agrément, la nouvelle formation, qui compte 89 membres fondateurs, dont 47% sont issus de la génération d'indépendance, a désigné ses délégués au congrès, mis à part dans deux wilayas (Tarf et Skikda), à raison de 20 personnes par wilaya, et fait obligation à chacune d'elle de présenter 8 femmes et 12 hommes, soit 40% de femmes par wilaya. En somme, quelque 650 à 700 militants sont attendus au congrès. Il a estimé qu'en raison du temps relativement court qui sépare du rendez-vous électoral à venir, son parti sera «dans l'obligation de s'adapter à la conjoncture», et engagera sa campagne électorale au lendemain du dépôt du dossier de demande d'agrément et du congrès constitutif. Les prochaines joutes électorales seront un tournant majeur dans l'histoire du pays, car il subit l'attraction de deux courants contradictoires, a affirmé en substance M. Benabdeslam. Le courant qui veut aller vers des réformes politiques pacifiques, d'une part. Et, d'autre part, ceux qui veulent surfer sur la vague des révoltes arabes, pour réaliser des intérêts illégitimes, a-t-il précisé, en exprimant ses craintes que cette étape soit décevante pour les espoirs qui y sont mis. Durant cette phase, dit-il, les aspirations des peuples de la région à plus de liberté et de démocratie ont été confrontées à des régimes politiques ayant, en majorité, tourné le dos aux ambitions de leurs peuples. Pour le cas de l'Algérie, le représentant du FAN a souligné que les réformes politiques engagées par le président de la République ont évité au pays de sombrer dans l'anarchie. Cependant, a-t-il mis en garde, «le pays demeure encore à la croisée des chemins, et n'est pas totalement sorti de la zone de danger, car il est dans la ligne de mire de menaces et de convoitises que suscitent ses richesses». «L'un des plus grands dangers viendrait du fait que les élections ne soient pas transparentes et honnêtes», a-t-il lancé, en ajoutant qu'«en cas d'échec dans ces élections, on aura perdu un point important». Aussi, une alliance antifraude avec d'autres partis est-elle nécessaire, d'après le conférencier, qui assure que son parti est disposé «à s'allier avec l'ensemble de la classe politique, sans se limiter à un seul courant politique». Il a estimé, aussi, que pour assurer la régularité des élections, «les mesures prises par l'administration sont positives, mais insuffisantes», arguant que la désignation d'un magistrat à la tête de la commission communale ne suffit pas. «Notre ambition est que cela soit le cas pour chaque bureau et chaque centre de vote», dira-t-il. Pour autant, aux dires de M. Benabdeslam, cela suppose que soient réunies quatre garanties : «La volonté politique, des mesures antifraudes, un rôle plus accru des partis dans le contrôle de l'opération électorale et un fort taux de participation des citoyens». Il a, suite à cela, appelé les citoyens à se rendre massivement aux urnes pour «parer aux velléités de fraude, en contrôlant par eux-mêmes le scrutin». Par ailleurs, il a exprimé sa conviction sur la nécessité pour les Algériens d'«aller vers un consensus, pour gérer la prochaine étape qui se profile et préserver le pays des dangers qui le guettent». Il s'agit, d'après lui, de «dégager une feuille de route commune à toutes les sensibilités, en vue de mener les réformes à bon port, et de construire, enfin, des institutions fortes pour le pays». Notons, enfin, que Djamel Benabdeslam a rendu un vibrant hommage à feu le militant de la cause nationale, Abdelhamid Mehri, affirmant que l'Algérie a perdu un grand homme et un immense patrimoine historique. A. R.