L'économie américaine «semble en récession». C'est le propos de Janet Yellen, présidente de la banque de Réserve fédérale de San Francisco. C'est une voix crédible parmi les responsables de l'économie américaine. Le diagnostic avait déjà été avancé par nombre d'économistes, dont une palette d'indépendants. Et il se confirme : les nouvelles ne sont pas bonnes en fait, Wall Street enregistrant de médiocres indices. Le plan Paulson, la fameuse loi de stabilisation, votée à l'arraché par le Congrès américain ne semble pas arrêter l'effritement de la première puissance économique au monde. Les Américains s'efforcent toutefois de parer au plus urgent. Washington a débloqué 250 milliards de dollars pour entrer dans le capital d'institutions financières, dont neuf des plus grandes banques américaines qui se sont déjà portées candidates et qui doivent absorber la moitié du plan. Parmi elles figurent les plus grands noms de Wall Street comme Citigroup, JP Morgan Chase, Bank of America, Goldman Sachs, Morgan Stanley et Merrill Lynch. L'argent nécessaire sera prélevé sur l'enveloppe de 700 milliards de dollars approuvés par le Congrès. Au départ, farouchement opposé à une entrée de l'Etat dans le capital des banques, Paulson s'y était résolu vendredi dernier à l'occasion de la rencontre des ministres des Finances du G7 à Washington. Sur le Vieux Continent, les Européens s'attellent à peaufiner leur plan de sauvetage. Un sommet européen se tient depuis hier à Bruxelles. C'est une réunion très attendue qui doit étudier l'élargissement aux 27 Etats de l'Union européenne (UE) des mesures de soutien adoptées par les grands pays de la zone euro et le Royaume-Uni. Des mesures qui ont produit des effets positifs et sur les places boursières en Europe et sur l'euro. Seulement, l'euphorie risque d'être de courte durée. Et le président de l'Eurogroupe semble en être conscient. Il n'y a pas de raison de déclarer la fin de la crise financière et de verser dans l'optimisme exagéré, en dépit de l'euphorie des marchés, a averti Jean-Claude Juncker, dans une de ses déclarations. Le président de l'Eurogroupe a ajouté que la crise affecte déjà d'autres secteurs de l'économie, comme l'automobile et l'agroalimentaire : l'allemand Daimler a annoncé mardi dernier 3 500 suppressions d'emplois en Amérique du Nord, et l'américain Pepsico 3 300. C'est illustratif. Y. S.