Photo : Sahel Par Ali Boukhlef «Le FFS reste attaché à une construction démocratique à plusieurs […], j'ai toujours expliqué que le FFS est allergique à toute forme d'alliance du hasard, d'appareils et populiste. Comme nous rejetons toute construction aux relents sectaires ou tribalistes». Karim Tabbou, premier secrétaire national du FFS, qui a rencontré, hier, des journalistes à Alger, a défini, ainsi, les contours d'une alliance entre son parti et d'autres forces nationales. Le jeune responsable, au verbe aussi tranchant que mesuré, a donc expliqué les choix de son parti. S'il a choisi de ne pas répondre -plutôt ne pas polémiquer- avec le RCD (dont le président a appelé il y a quelques jours à l'union), l'homme précise qu'il n'y a pas d'autres préalables à ce qu'il vient d'annoncer. Sauf qu'avec Saïd Sadi, il partage l'idée d'une convergence –«pas seulement des sigles», précise Tabbou – entre les forces démocratiques. Et par forces, a précisé l'orateur, il faut comprendre «tous ceux qui luttent sur le terrain». A commencer par les syndicats autonomes et les organisations de la société civile. «Il se trouve même des individus qui luttent seuls sur le terrain», a-t-il indiqué. Malgré cela, le responsable du Front des forces socialistes ne donne pas de piste précise. «L'appel à initiatives signé par Aït-Ahmed, Hamrouche et Mehri peut servir de cadre pour d'autres», a-t-il suggéré. Pour le reste, il veut juger d'abord sur le terrain. «Il faut qu'il y ait d'abord une convergence sur le terrain, puis, on verra», a-t-il lancé. Sauf que le militant reste convaincu que cette union «est nécessaire» face «à l'agression du système contre la communauté nationale». Il a expliqué que «la dernière agression» en date est l'élection présidentielle du 9 avril passé. A ce sujet, Karim Tabbou insiste à dire que le taux de participation «ne peut dépasser 18%». Pour preuve, il donnera des indications relevées par les militants de son parti sur un ensemble de 200 APC à travers plusieurs wilayas. «On a remarqué un vote massif des forces de sécurité», a-t-il révélé. «Pour l'exemple, dans une APC de la daïra de Draa El Mizan, le maire a appris, le jour du vote, que la liste électorale de sa municipalité a augmenté, à son insu, de 3 000 personnes en l'espace d'une nuit», précise Tabbou, qui a indiqué qu'à Reghaïa «on a relevé que dans beaucoup de centres de vote, le nombre de votants est augmenté, à chaque fois, de 1 000. Ce chiffre représente exactement le nombre de soldats se trouvant dans le campement militaire stationné sur le territoire de la commune». Tous ces éléments ont fait dire à Karim Tabbou que cette élection est «un châtiment infligé au peuple algérien». Parce que, a-t-il ajouté, craignant que «les Algériens n'allaient pas voter», le pouvoir a «défié le peuple» et, en même temps, «la communauté internationale», en organisant «une fraude à une échelle industrielle». «Bouteflika a réussi à jumeler un Etat policier et un pouvoir intégriste», fulmine Karim Tabbou, qui accuse le chef de l'Etat de ne pas admettre «une vie politique en dehors du parti unique et de la pensée unique». Pire que cela, le FFS accuse le président d'«avoir recours à la maffia locale» lors de la campagne électorale. En tout cas, réplique le premier secrétaire national du FFS, le parti de Hocine Aït-Ahmed poursuivra sa lutte et «s'attachera à être plus présent au sein de la population».