Le traitement de l'informel a été, la semaine dernière, au centre des débats sur la scène économique nationale. D'abord à l'initiative du ministère du Commerce et du Cercle d'action et de réflexion autour de l'entreprise (CARE) en présence du gourou de l'informel à l'échelle mondiale, Hernando De Seto. Ensuite, à l'occasion du symposium organisé par le Forum des chefs d'entreprises (FCE) sur l'urgence de mettre en place une économie hors hydrocarbures cinquante après l'indépendance. A chacun de ces rendez-vous, ses conclusions et ses recommandations sur les moyens à mettre en œuvre pour formaliser l'informel et éviter l'amoncellement des pertes pour l'économie nationales. Des pertes qui, faut-il le rappeler, ne cessent d'augmenter ces dernières années comme l'a souligné le ministre du Commerce, Mustapha Benbada, qui a évalué les ventes sans facturation en 2011 à 156 milliards de dinars. L'idéal serait donc de trouver une parade efficace à cette propulsion des activités illégales, puisque par définition l'informel, c'est l'illégal pour reprendre clairement De Soto qui a insisté dans son exposé sur l'importance de réaliser un diagnostic sur l'informel en Algérie en commençant par la définition du phénomène, de ses contours mais aussi par situer ses acteurs. C'est justement ce qui manque en Algérie. En l'absence d'une étude sur ce sujet, l'Etat n'arrive toujours pas à avoir une évaluation claire de l'informel. Ce qui explique pour les experts les quelques tentatives d'intégration du circuit informel dans le formel. Souvent, c'est le contraire qui se produit, puisque ce sont les entreprises répertoriées légalement qui finissent par recourir à l'informel pour leur approvisionnement en matières premières et notamment pour la distribution. Comment donc freiner ces opérations et encourager les adeptes des activités illégales à s'adapter aux lois en vigueur ? Par la simplification des procédures de création d'entreprises, des procédures fiscales et par la réduction des coûts. Mais surtout par la valorisation du capital humain en jouant sur la formation dès les premières années de la scolarisation. Car, comme le soulignent les experts, la déperdition scolaire alimente largement le circuit informel. C'est là toute la bataille à mener. S. I.