Alors même que des combats faisaient rage dans des faubourgs de Damas, le secrétaire général des Nations unies a estimé que la crise en Syrie était extrêmement alarmante et avait d'«énormes répercussions» sur le reste du monde. «Nous ignorons comment la situation va évoluer, mais nous savons que nous devons tous œuvrer à ce qu'une solution soit trouvée à cette crise profonde et extrêmement dangereuse», a déclaré Ban Ki-moon. La Syrie occupe une position-pivot, au cœur d'une région hautement inflammable. Les spécialistes craignent que la crise syrienne ne dégénère en une guerre civile dévastatrice. L'armée syrienne semble enregistrer des victoires sur les insurgés dans certaines régions ces dernières semaines. Cependant, les violences sont loin d'avoir cessé. Les faubourgs de la capitale syrienne constitués d'une série de localités vivent une pression considérable. Les localités de Harasta et Irbine avaient été repris aux insurgés il y a deux mois après avoir été le théâtre de violences. Dans le reste du pays, notamment à Homs, la situation est toujours préoccupante. L'armée a tiré au mortier sur le quartier de Khalidia, au lendemain de la mort de 14 personnes dans le même quartier, selon l'Observatoire syrien pour les droits de l'Homme (Osdh), organisation d'opposition basée en Grande-Bretagne. Mais en parallèle, aux avantages enregistrés sur le terrain, le régime semble subir une pression soudaine sur le front diplomatique. La Russie, alliée de longue date de Damas, adopte un ton jugé plus critique envers le pouvoir syrien, après l'avoir soutenu depuis le début de l'insurrection. «Nous pensons que les dirigeants syriens n'ont pas eu la bonne réaction lorsqu'ont commencé les manifestations pacifiques et continuent de commettre de nombreuses erreurs», a déclaré le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov. «Cela, malheureusement, a fait basculer le conflit dans une situation d'une telle gravité», ajoutera le responsable russe qui parlera d'une période de «transition future» pour la Syrie, tout en continuant de rejeter les appels à la démission d'Assad lancés par les occidentaux et certains pays arabes. Les deux puissances, Russie et Chine, ont à deux reprises opposé leur veto à des projets de résolution contre la Syrie, dont le dernier appuyait «le plan de sortie de crise» de la Ligue arabe prévoyant la mise à l'écart de Bachar al Assad. Mardi dernier, le Conseil de sécurité de l'Onu n'est pas parvenu à s'entendre sur une déclaration de soutien aux efforts de Kofi Annan, émissaire des Nations unies et de la Ligue arabe sur la Syrie, en vue de parvenir à un arrêt des violences. M. B./Agences