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«Notre première priorité est le marché algérien»
Le DG du Complexe pétrochimique Fertial de Annaba :
Publié dans La Tribune le 25 - 03 - 2012


Entretien réalisé par notre correspondant
à Annaba Mohamed Rahmani

La tribune : Quelles sont les incidences de cette décision prise par l'Union européenne qui consiste en la levée des mesures anti-dumping érigées jusque-là comme un obstacle infranchissable ?
JORGE REQUENA LAVERGNE : D'abord, il faut dire qu'il s'agit là d'une très bonne nouvelle, et ce n'est pas le fait du hasard. C'est le fruit du travail fait par les pouvoirs publics algériens et par Fertial /Fertiberia au sein de l'Association européenne de fabricants de fertilisants (EFMA). Plusieurs déplacements ont eu lieu en 2007, 2010 et 2011 pour convaincre les membres de l'Union européenne de la levée des mesures anti-dumping. Finalement, cela a abouti et nous en sommes heureux, cela ouvre des perspectives et une meilleure visibilité quant à l'avenir de ce secteur en Algérie, puisque plus aucun problème ne se pose pour l'exportation vers l'Europe. Pour nous, il est plus facile d'acheminer nos produits vers l'Europe toute proche que vers l'Amérique, mais malgré cela nous avons pu en 2011 expédier un chargement vers les USA.

Et donc, maintenant vous allez pouvoir augmenter la production pour exporter plus et grignoter des parts de marché sur le vieux continent…
Non, pas pour le moment, puisque notre priorité première est d'approvisionner le marché national en termes d'engrais. Nos efforts de production doivent être concentrés sur cet objectif. La demande du marché local se situe autour de 300 000 tonnes, nous écoulons la totalité de notre production qui est de l'ordre de 200 000 tonnes, soit 68 %, les 100 000 tonnes qui restent sont importées. Nos études sur le potentiel du marché algérien situent les besoins à hauteur de 1 million de tonnes d'engrais dans les années à venir, ces prévisions s'appuient essentiellement sur la surface agricole utile, sur le nombre d'agriculteurs, sur le taux de fertilisation et sur l'adhésion grandissante de ces mêmes agriculteurs à l'utilisation des engrais. Et donc, nous allons focaliser tous nos efforts sur la satisfaction de cette demande. Cependant, cela ne nous empêche pas de programmer des exportations en spot.

Le fait de ne pas exporter pour le moment, cela ne gêne-t-il pas quelque peu votre accès à la devise pour l'importation d'équipements, pièces de rechange ou matières indispensables dont le complexe a besoin pour sa production tels que la potasse et le soufre ?
Aucunement, puisque la Banque d'Algérie ne nous pose aucun problème, et nous avons accès à la devise à notre demande ; notre entreprise est viable, et nous avons une bonne réputation.

Dans la perspective de satisfaire, comme vous le dites, en premier lieu le marché national qui enregistre un déficit comblé par l'importation d'engrais et fertilisants, quelles sont les mesures prises pour réaliser cet objectif que vous qualifiez de prioritaire.
Nous avons commandé de France de nouveaux équipements depuis une année déjà, et ils sont en train d'être livrés, ils arrivent cette semaine au port de Annaba. Il s'agit dans un premier temps d'une grande couronne en fonte d'une valeur de 2,5 millions d'euros. Cela nous permettra d'augmenter sensiblement la production journalière. La couronne actuelle vétuste tombe souvent en panne, ce qui entraîne des arrêts fréquents et donc réduit la production. Il faudra aussi ajouter d'autres investissements ayant trait à des points techniques, armoires électriques, assainissement des installations et autres. Nous espérons ainsi augmenter la production pour en écouler sur le marché national une plus grande quantité. Cependant, il faut signaler qu'il y a beaucoup de craintes, celles sécuritaires sont les plus réductrices. En effet, tous les engrais doivent être exportés, et là c'est un goulot d'étranglement parce que je ne peux pas produire plus que je ne peux écouler. Peut-être que la situation va s'améliorer dans un avenir proche et que ces contraintes seraient levées et là, nous serons à même de satisfaire le marché national en engrais et en fertilisants puisque nous aurons d'ici là investi dans ce sens.

Revenons maintenant, si vous le voulez bien, au volet hygiène, santé et sécurité. Les personnels et les installations du complexe pétrochimique Fertial de Annaba sont-ils vraiment à l'abri d'accidents, quelles sont les mesures prises dans ce sens ?
En 2011, nous avons obtenu la certification OHSAS 18001 relative à l'hygiène et à la sécurité délivrée par le bureau Veritas Algérie, nous avons réduit les accidents de 74,3 %, le taux de fréquence actuel est de 1,92 % avec un taux de gravité des accidents de 0,17 %. Nous en sommes aujourd'hui à 207 jours sans accidents avec arrêt. C'est un record que nous comptons augmenter, comme c'est le cas du complexe d'Arzew qui en est à 1000 jours sans accident avec un taux de gravité de 0 %. Pour cela, nous avons dispensé une formation de 50 heures en matière de sécurité et d'hygiène pour le personnel, 98 % des travailleurs ont suivi cette formation, les 2 % restants seront formés durant cette année. En 2011, nous avons élargi cette formation aux sous-traitants qui doivent s'y conformer, car il n'est pas question pour nous d'afficher de bons résultats au détriment des personnels de la sous-traitance, notre politique de sécurité englobe tous les personnels sans distinction, et elle a porté ses fruits, puisqu'il y a eu baisse des accidents de l'ordre de 36 %. Fin 2012, nous obtiendrons la certification ISO 9001.

La Question de l'environnement revient à chaque fois comme un leitmotiv s'agissant de la production d'ammoniac , on parle de pollution, de rejets de déchets et autres, quelle est votre réponse sur ces questions qui touchent à la santé des citoyens habitant les localités voisines ?
Nous avons en 2010 obtenu la certification 14001, recertification en 2011 et chaque année, nous sommes soumis à des contrôles pour que nous soit délivrée cette certification et donc nous nous devons de respecter les normes et les mesures prévues pour pouvoir l'obtenir à nouveau. Pour ce qui est des rejets, des filtres sont installés et ces émanations sont dans les normes admises. Les déchets sont envoyés en France et en Allemagne pour être retraités et recyclés. En 2010, nous avons procédé à la vérification du bac de stockage d'ammoniac au niveau du complexe de Annaba, et nous avons constaté que tout était en règle, nous exécutons cette opération périodiquement. Cependant, en 2008 celui d'Arzew s'est avéré fissuré et des émanations ont bien eu lieu parce que ce bac n'avait pas été vérifié depuis 10 ans. Il avait été réparé et depuis ce jour tout est rentré dans l'ordre.

Supposons maintenant que malgré toutes les mesures prises – et comme vous le savez, il n'y a pas de risque zéro–, il y a eu accident et que des fuites d'ammoniac aient lieu, avez-vous envisagé pareille probabilité ? Etes-vous préparés pour affronter cette situation d'urgence ?
Nous avons envisagé cette situation, et nous nous y sommes préparés puisque nous avons organisé avec la collaboration de la Protection civile une simulation d'évacuation de l'usine, un entraînement de 650 personnes en plus des sous-traitants sur la plate-forme. Cela a été fait en novembre 2011, et nous comptons réaliser une autre avant le 30 juin 2012. Pour réussir cette simulation, nous avons d'abord commencé par entraîner les personnels des différentes unités, ensuite nous avons organisé l'évacuation générale.

Quelles sont les conclusions que vous avez tirées de cette simulation, et y a-t-il des correctifs à apporter ?
Un certain nombre de problèmes s'est posé, et nous sommes en train d'y apporter les solutions adéquates pour les mettre en pratique lors de la prochaine simulation prévue avant le 30 juin prochain. Il s'agit entre autres du point de rassemblement, de la reprise ou non du travail après l'évacuation, du problème de communication entre le lieu du sinistre et le reste des zones de travail, du poste de commandement prévu…

Cette simulation suppose que les fuites d'ammoniac sont orientées par le vent vers la mer, si c'est vers les localités de Seybouse, Sidi Salem, El Bouni ou carrément la ville de Annaba, quelles sont les mesures prévues pour l'évacuation des populations ? Y a-t-il un plan ?
Les simulations que nous faisons actuellement sont réussies du fait que les personnels sont informés de l'opération. Nous devons d'abord essayer la manœuvre sans informer puis passer à l'évacuation de nuit. Il faut maîtriser ces paramètres dans l'intérêt de tous. Pour la simulation avec les populations, seuls les pouvoirs publics sont habilités à diriger une pareille opération, et c'est à eux de décider de l'organiser.


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