Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.
«L'économie nationale a besoin de solutions structurelles» Rafik Boumghar, directeur des analyses économiques et des grands équilibres au ministère de la Prospective
Photo : S. Zoheir Par Smaïl Boughazi «L'économie nationale a besoin de solutions stratégiques et non conjoncturelles», a affirmé le directeur des analyses économiques et des grands équilibres au ministère de la Prospective et des Statistiques M. Rafik Boumghar. Il a expliqué, en fait, que le projet Algérie 2030 élaboré par le ministère tend à concrétiser cette vision à travers des études à moyen et long termes. Pour ce responsable, après les réformes de première génération mises en œuvre durant les années 1990, l'Algérie devrait maintenant entamer les réformes de deuxième génération qui ont tardé à se concrétiser. Ces réformes s'imposent d'autant plus qu'elles toucheront principalement à la microéconomie, selon la même source. Estimant que l'économie nationale est fortement dépendante des ressources naturelles avec un secteur industriel qui ne représente qu'une infime partie du PIB soit 3 à 4 %, Boumghar juge que l'élément principal de la compétitivité en Algérie est celui de la diversification des secteurs de production et surtout la capacité à utiliser les multiples opportunités qu'offre le pays telles que la stabilité du cadre macroéconomique et la situation financière confortable. Cependant, un préalable à cette action est nécessaire. Il s'agit d'un diagnostic qui ne devrait pas être de type conjoncturel.En outre, selon même responsable, pour l'économie algérienne qui dépend des hydrocarbures, il existe des courroies de transmission des chocs à travers deux éléments, à savoir l'impact sur la compétitivité des échanges via le taux de change réel ainsi que l'impact de la rente sur le système des incitations des secteurs économiques et particulièrement les entrepreneurs. Les incitations macroéconomiques, a-t-il ajouté, sont développées notamment pour ce qui concerne les politiques d'investissement public qui en théorie augmentent la rentabilité de l'industrie, le capital humain et la politique d'innovation et de recherche. Pour les incitations micro-économiques, notre locuteur, juge qu'elles sont primordiales et vitales pour les PME. Cependant, elles devraient être ciblées. L'autre aspect qui semble important, à ses yeux, est le passage d'un régime de croissance basé sur les ressources naturelles à un autre basé sur la productivité. Et pour cela «il est indispensable de faire un constat clair du régime actuel», a-t-il suggéré. Globalement, affirme Boumghar, «ce que propose le ministère est la modification du régime de croissance par la planification à l'instar de ce qui se passe dans les grandes économies émergentes». Plus explicite, M. Boumghar estime que la démarche que compte proposer le ministère est de montrer que la modification du régime de croissance passe par une planification rénovée, et il s'agira plus d'une planification indicative. Cette stratégie, pense-t-il, devra être relayée par des plans de développement indicatif à long terme. Par ailleurs, le responsable en charge des analyses économiques et des grands équilibres a préconisé aussi des ajustements qui se feront sur le plan microéconomique à travers des mécanismes bien définis afin de redresser la machine productive. Cette action, selon lui, devrait toucher essentiellement le secteur privé véritable locomotive de l'industrie du pays. Pour revenir au projet Algérie 2030, signalons qu'il s'agit selon les explications du département de Temmar d'une initiative qui sera réalisée avec l'assistance des Sud-Coréens. Il permettra de définir les grands axes des politiques publiques du pays d'ici à 2030 et se basera sur les données statistiques actuelles qui seront fournies par les différents départements ministériels. Ce projet englobe un nombre d'actions que compte lancer aussi le département de la Prospective et des Statistiques visant à évaluer d'une manière «systémique» les politiques publiques afin d'offrir une vision plus claire au gouvernement. Ce travail, selon des détails fournis par le ministre, sera axé sur des critères précis, à savoir la démographie du pays, les ressources humaines, l'environnement et l'occupation de l'espace.