Ce qui s'est passé dimanche dernier au stade du 5-Juillet est scandaleux et inadmissible. Un match de football s'est transformé en bataille rangée, les gradins ont été saccagés et les caméras de la Télévision ont été balancées à travers les grilles de sécurité. Les images diffusées montrent des jeunes censés suivre les péripéties d'une partie de football devenus en quelques secondes des casseurs qui s'acharnaient aussi bien sur les policiers que sur les bancs qu'ils arrachaient et dont ils se servaient comme projectiles. Les faits sont graves. Ce n'est pas la première fois, mais c'est une fois de trop. Il est même aisé de constater que la situation se dégrade, certains la comparent à celle qui tend à la décadence en matière d'encadrement du football. On pourrait déduire que l'on a les spectateurs qu'on mérite, sans toutefois vouloir trouver des excuses à des jeunes qui deviennent, pendant ou après chaque match, des voyous de la pire espèce. Des scènes identiques ont lieu à chaque fois, elles s'étendent même à l'extérieur des stades où des rideaux de magasins et des véhicules sont saccagés, sans que les parties concernées s'en inquiètent outre mesure, à tel point que de telles pratiques sont banalisées dans l'esprit des Algériens, des jeunes notamment qui ne conçoivent pas une rencontre autour de la balle ronde sans bagarres et sans violence. Il y a même eu mort d'homme. Un adolescent a été, il y a quelques mois, battu à mort, le père n'a pas manqué de lancer un cri en direction des jeunes et d'interpeller les autorités concernées pour trouver un remède à ce fléau. En vain, semble-t-il, puisque ceux qui doivent se pencher sur cette question douloureuse ne paraissent pas pressés de le faire, trop occupés par des intérêts plus rentables. Pendant ce temps, des voyous peuvent se livrer à une guerre fratricide sans merci dans une arène dont ils se rendent les maîtres dès qu'ils y accèdent. L'aspect sécuritaire est défaillant, preuve en est tous les objets prohibés qui sont introduits à l'intérieur des tribunes et dont il est fait usage dans des actes de violence quand les résultats tournent au profit de l'équipe adverse (ce qui n'a pourtant pas été le cas avant-hier au vu des images diffusées, bien que l'on attende les suites de l'enquête qui sera diligentée pour situer les responsabilités dans les actes de barbarie qui ont amoché une partie de football). En plus de laisser entrer des jeunes armés de couteaux et de gourdins, on permet l'accès à des enfants qui risquent d'être pris en étau dans la tourmente qui suit chaque match. Dans ce cas de figure, la responsabilité des parents est entièrement engagée, pour leur inconscience et leur excès de confiance. Jusqu'où ira-t-on ? A quel moment jugera-t-on que la violence (dans les stades et ailleurs) doit être endiguée et que tous les moyens doivent être mis à profit pour la prise en charge d'une jeunesse en déperdition ? Il est temps que cela s'arrête. R. M.