Après une nuit de violence, Oran s'est réveillée hier avec un seul mot d'ordre, en finir avec tous ces actes de vandalisme de vol et d'agression dont les citoyens sont les premières victimes. Tout le monde s'accorde sur la justesse des revendications sociales mais s'indigne devant ces bandes de jeunes casseurs qui profitent de l'occasion pour mettre la ville à feu et à sang. «Ce ne sont que de jeunes voyous qui descendent des quartiers chauds pour s'en prendre aux biens de petites gens», s'emporte Kader, 42 ans, enseignant dans un lycée de la banlieue oranaise. Le même sentiment de désapprobation et de rejet est partagé par nombre de citoyens qui ne conçoivent pas qu'on saccage et qu'on pille une poste, un établissement scolaire ou encore une annexe d'APC. Passant à l'auto-défense, certains citoyens n'hésitent plus à défendre leur bien ou celui de la communauté face à des voyous dont le seul objectif est la rapine. «Les premières victimes sont les fils du peuple», s'indigne Malik, cadre dans une entreprise privée. «Ce sont eux qui font courir les rumeurs pour profiter de la psychose et opérer en toute impunité», dira-t-il encore. Dimanche, les rues marchandes de M'dina J'dida ont été la proie à un mouvement de foule suite à l'intrusion de plusieurs jeunes qui s'en sont pris aux vendeurs ambulants, volant tout sur leur passage. Quant à la présentation des 135 émeutiers devant la justice qui devait avoir lieu hier, elle a été reportée.