Suite à un contrôle effectué par la Direction de l'action sociale (DAS) de Annaba après des informations faisant état de l'inscription de jeunes universitaires dans 2 dispositifs d'emploi différents, une enquête a été ouverte pour débusquer les indus bénéficiaires qui perçoivent doublement des indemnités. Ainsi, les services de la DAS, après vérification des fichiers de la Direction de l'emploi, ont découvert qu'effectivement 178 jeunes émargent au dispositif d'aide à l'insertion professionnelle (DAIP) au niveau de cette dernière direction tout en bénéficiant du programme d'insertion pour diplômés (PID) que gère la DAS. Cette situation a été rendue possible par le fait que, d'une part, il n' y a pas de fichier commun sur lequel sont listés les bénéficiaires des différents dispositifs d'emploi dans les 2 directions, et d'autre part, à cause de la complaisance des employeurs s'agissant du pointage mensuel des bénéficiaires de ces dispositifs dont les indemnités sont payées par les pouvoirs publics. En effet, en l'absence d'un réseau intranet reliant les 2 directions gestionnaires, il est difficile, voire impossible d'effectuer des contrôles concluants qui pourraient apurer les listes et de là, débusquer les éventuels indus bénéficiaires. Pour ces jeunes fraudeurs dont la plupart sont juristes, la combine est simple, il suffit de trouver un avocat, un huissier de justice ou un notaire qui donne son accord, signer le contrat et présenter la feuille de pointage mensuel dûment signée par l'employeur sans pour autant que le bénéficiaire ne se présente ; la même procédure est suivie chez un autre employeur et le tour est joué. Le bénéficiaire percevra, d'un côté, 15 000 DA pour le DAIP géré par la Direction de l'emploi, et de l'autre, 10 000 DA pour le CID géré par la DAS. Cela a duré plus de 6 mois et il a fallu des dénonciations par des jeunes qui n'ont pas du tout bénéficié de ces dispositifs pour découvrir cette fraude qui a amené la DAS à bloquer le versement des indemnités de tous les jeunes universitaires pendant 5 mois, temps nécessaire pour débusquer les indus bénéficiaires. La gestion de ces dispositifs d'emploi mis en place pour aider les jeunes universitaires sans emploi, par 2 directions différentes, a profité doublement à certains qui ont su exploiter la situation à leur avantage, et n'a pas du tout bénéficié à d'autres qui attendent toujours. Selon Mme Mayouche, directrice de la DAS, cette situation a amené récemment le ministère à affecter définitivement ces dispositifs à la Direction de l'emploi, désormais seule responsable de la délivrance de contrats.Pour rappel, la DAS gère les dispositifs DAIS, IAI, Blanche Algérie, Tup Himo et emploie 18 300 jeunes.