Synthèse de Smaïl Boughazi En réunion à Washington, le G24, un groupe représentant les pays en développement, a appelé les pays avancés, dont notamment ceux de la zone euro, à mener des réformes structurelles plus vigoureuses et a insisté pour que le renforcement de la capacité de prêt du FMI repose sur «un ferme engagement de réforme de sa gouvernance». Lors de cette rencontre qui s'est tenue dans le cadre des réunions de printemps de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international (FMI) et à laquelle participe le ministre des Finances, M. Karim Djoudi, les argentiers du G24 constatent que la reprise de l'économie mondiale demeurait fragile en dépit des mesures prises récemment par les pays de la zone euro. En d'autres termes, le groupe a estimé que «le rythme de la croissance mondiale reste hésitant et incertain, avec des effets négatifs sur la croissance dans de nombreux pays émergents et pays en développement». Les membres de ce groupe ont également exprimé leur préoccupation quant à la diminution de l'aide publique au développement, et ils ont demandé à ce que les engagements d'aide soient fournis en temps voulu et dans leur intégralité aux pays à faible revenu afin d'aider ces derniers à réaliser pleinement leur potentiel économique et à continuer de se rapprocher des objectifs du millénaire pour le développement (OMD). S'agissant des risques de contagion de la crise de la dette, ils ont mis en exergue la nécessité de la surveillance de l'inversion de l'effet de levier des banques de la zone euro afin de veiller à ce qu'elle ne pèse pas sur l'offre de crédit aux pays émergents et en développement. Concernant la réforme des quotes-parts et de la gouvernance du FMI, le G24 a réitéré qu'il était «extrêmement important de respecter intégralement et en temps voulu les engagements pris» pour cette question. L'objectif ultime, selon le groupe, doit être de mieux refléter le rôle croissant de l'ensemble des pays émergents et des pays en développement dans l'économie mondiale, tout en renforçant la participation et la représentation des pays pauvres, de petite taille et vulnérables. Le G24 estime dans ce sens que «la nouvelle formule de calcul devrait conduire à une augmentation des quotes-parts calculées et effectives des pays émergents et en développement, conformément à leur position relative dans l'économie mondiale, sans que les autres pays émergents et en développement en souffrent». Sur ce point, le G24 a demandé un troisième siège pour l'Afrique subsaharienne, mais en lieu et place d'un siège détenu par un pays avancé. Enfin, au sujet des révoltes arabes, le groupe a mis en relief la contribution du FMI et la BM pour soutenir les pays en transition de la région. Pour ce faire, ils ont appelé à accroître les ressources, les conseils et l'assistance technique qui sont essentiels pour relever les énormes défis économiques et de développement de la région.