Les praticiens spécialistes de la région Centre ont tenu hier un sit-in devant le siège du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière. «Notre grève est juste tant qu'aucune notification du ministère du Travail ne remet en cause la légalité du syndicat», proclame Dr Yousfi Mohamed, président du Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique (Snpssp). Accusant le ministre de la Santé, Djamel Ould Abbès, de «grave manipulation et de mensonge» en déclarant que la justice a décrété la grève illégale pour expiration du mandat de l'organisation syndicale le 13 mars dernier, Dr Yousfi assure qu'aucune notification émanant du ministère du Travail n'est parvenue aux praticiens spécialistes. «Ce n'est pas la première fois que la tutelle utilise le recours abusif à la justice. On est le premier syndicat à en avoir fait les frais dès le 23 octobre 2004», affirme-t-il. «Les spécialistes ont l'habitude de ces pratiques et nous sommes respectueux de la législation. Tant que le ministère du Travail n'est pas intervenu et qu'aucune notification ne nous est parvenue, on active dans la légalité», tranche le président du syndicat. Sur la question du service minimum, le Dr Yousfi explique que la décision est prise unilatéralement. «Normalement, 24h avant le début de la grève, il devrait y avoir une réunion entre le ministère et le partenaire social pour déterminer le service minimum à assurer. Mais, la tutelle n'a cure des malades. En dix ans, jamais le ministère de la Santé ne l'a fait. On a décidé unilatéralement de l'assurer dans certaines spécialités comme pour les cancéreux. Et ce qui peut être retardé, sera retardé», affirme Dr Yousfi. Amorcé le 22 avril dernier, le mouvement de grève illimité se poursuit «malgré les retraits sur salaire qui ont été effectués dans une majorité de wilayas, les intimidations et parfois les abus de certains gestionnaires», lit-on sur le site Internet du syndicat. Jugeant la première semaine de protestation satisfaisante avec «une moyenne de mobilisation de 75%» (le ministre de la Santé a indiqué 4%), le syndicat amorce ainsi une deuxième semaine de grève qui sera clôturée par un rassemblement auquel a appelé l'intersyndicale des professionnels de la santé le 3 mai 2012 devant le ministère de la Santé. Une lettre ouverte adressée au président de la République fait état de la «faillite de tous les canaux de dialogue avec le ministère de la Santé». Les spécialistes de la santé publique revendiquent l'amendement de leur statut particulier et la révision du régime indemnitaire suivant les projets arrêtés conjointement entre le ministère et le Snpssp. Un arrangement qui date d'une année. S. A.