Vu la nature de son économie, l'Algérie repose en totalité sur une logique d'importation qui la met directement sous la menace d'une quelconque fluctuation des prix des produits de première nécessité et l'expose en premier à une éventuelle crise financière mondiale. Faillites en chaîne, effondrement du système financier mondial, mondialisation de la crise financière, l'alarmisme des principales places fortes de l'économie internationale n'a d'égal que les indices préoccupants des Bourses et des déclarations en difficultés des banques et plus en vue après le tsunami financier qui a déferlé sur le reste du monde depuis les côtes américaines. L'Algérie ne sera pas épargnée par une crise dont les contours ont déjà sérieusement touché le pays à travers une hausse des prix des matières premières et des produits de consommation. Ces premières répercussions sur les prix à l'importation ont entamé le pouvoir d'achat national et le pire est à craindre. De par même la nature de son économie, l'Algérie repose en totalité sur une logique d'importation qui la met directement sous la menace d'une quelconque fluctuation des prix des produits de première nécessité et l'expose en premier à une éventuelle crise financière mondiale si l'on croit les prévisions pessimistes des premiers trésoriers du monde. Le déséquilibre actuel entre un euro fort, monnaie refuge, et un dollar faible, monnaie d'échange, joue en défaveur de la balance commerciale extérieure de l'Algérie. La dégringolade du billet vert est parfaitement contrôlée par les Américains qui y voient une riposte aux prix élevés du pétrole. Cependant, et pour sa défense, des spécialistes pensent qu'avec une économie assez précautionneuse, l'Algérie devra trouver un équilibre “sur le fil du rasoir”, dans la flexibilité de la monnaie, dans sa gestion macro-économique et la prévision des mouvements de prix des importations. Evoluant dans un monde qui se rétrécit de plus en plus, l'Algérie ne peut faire l'impasse sur ces menaces de récession mondiale qui s'affirme chaque jour davantage. Réunis à Paris, le Fonds monétaire international, invité de l'Organisation de coopération et de développement économique, l'OCDE, a par le truchement de son directeur général clairement tiré la sonnette d'alarme. En parlant de la crise financière, il dit qu'elle va durer dans le temps avec de graves conséquences sur les économies mondiales. Dominique Strauss-Kahn ne cache pas son scepticisme quant à son issue en prédisant une contagion à toutes les économies. La crise qui a touché pour le moment les Etats-Unis et les pays développés “contaminera” les pays émergents, à l'image de l'Inde, du Brésil et plus particulièrement de la Chine. Il a estimé que “la crise des marchés était devenue plus sérieuse et plus mondialisée” qu'il y a quelques semaines, et qu'elle “risque d'empirer”, lors d'une conférence à Paris, au siège de l'OCDE. Pour le secrétaire général de l'OCDE, le Mexicain Angel Gurria, “les nouvelles prévisions intermédiaires traduiront un ralentissement de la croissance aux Etats-Unis, en Europe et en Chine”. L'organisation évoque même la possibilité de “risques systémiques” créés par les grandes institutions en difficulté. En plus clair, les dysfonctionnements de la sphère financière mondiale peuvent paralyser l'ensemble du système financier dans une vaste zone ou dans le monde entier, par le biais des engagements croisés, première étape, avant des faillites en chaîne. Cela conduirait inéluctablement à un effondrement du système financier mondial. En termes de riposte, il est suggéré “des réponses globales à une crise globale”, selon DSK qui estime que la difficulté est de convaincre la population du bien-fondé des réformes sur le marché du travail, l'ouverture des marchés des services ou la réforme budgétaire. Et pour cela, dit-il, il faut respecter la diversité des situations car la réforme peut emprunter des voies différentes selon les pays. Une vision qui s'oppose à la tentation qu'aurait Bruxelles d'une “approche uniforme” pour solutionner le problème. S. OUSSAD