Le président grec a chargé Alexis Tsipras, chef de file de la gauche radicale, de former un gouvernement dans un délai ne dépassant pas trois jours. Après l'échec patent du leader conservateur, Antonis Samaras, à former un gouvernement pro-austérité, la Grèce tente l'impossible avec Alexis Tsipras qui a n'a jamais caché son hostilité aux thèses libérales et surtout au diktat du FMI et de l'Union européenne, qui ont imposé une austérité étouffante pour la majorité des Grecs. Les résultats des législatives du six mai dernier ont conforté les adversaires de la coalition des partis traditionnels grecs. A ce titre, Alexis Tsipras, du parti Syriza, a estimé que le pays «n'est plus lié par ses engagements envers l'Union européenne et le Fonds monétaire international» et appelle ainsi à placer les banques sous le contrôle de l'Etat et souhaite qu'une commission internationale enquête sur le «caractère légal» de la dette publique grecque, le leader de la gauche radicale s'en remet aux résultats des urnes et affirme que «le plan de sauvetage a été clairement annulé par le verdict populaire». Avec ces développements survenus en Grèce depuis l'annonce des résultats jusqu'à la désignation d'Alexis Tsipras pour former un gouvernement, les marchés financiers n'ont cessé de plonger et risquent de faire boule de neige dans toutes les places boursières mondiales. Cependant, la gauche radicale semble être dans l'incapacité de former un gouvernement dans les délais impartis et la Grèce risque de s'enfoncer dans une crise politique qui compliquerait la crise économique qui étouffe toute une nation. La gauche radicale ne dispose que de 16,8% des sièges du Parlement ce qui représente 52 sièges, alors qu'elle a besoin d'une majorité de 151 députés sur les 300 que compte le Parlement, pour pouvoir former un gouvernement viable. Ainsi la donne arithmétique ne plaide pas en faveur de la gauche radicale puisque les communistes du KKE (26 élus) ont annoncé dès dimanche dernier qu'ils ne participeraient à aucun gouvernement. Les Grecs indépendants, nouvelle formation dissidente de droite, créditée de 33 sièges, ont exclu de négocier tant avec les conservateurs qu'avec la coalition de gauche radicale. Enfin, une alliance avec les socialistes du Pasok (41 élus) qui ont soutenu les plans d'austérité aux côtés des conservateurs du ND semble improbable. A. G.