Chargé, avant-hier, par le président grec de former un nouveau gouvernement, le chef du parti conservateur Nouvelle Démocratie (ND) Antonis Samaras a annoncé en début de soirée renoncer à ce mandat. La tâche va désormais revenir à Alexis Tsipras, chef de file du parti Syriza (coalition de la gauche radicale). "J'ai fait ce que j'ai pu pour obtenir un résultat, mais c'était impossible", a déclaré M. Samaras dans une interview télévisée après une journée de rencontres séparées avec les chefs des autres partis. "J'en ai informé le président (Carolos Papoulias) et lui ai restitué mon mandat" a ajouté le chef de La Nouvelle Démocratie. M. Samaras a été éconduit par le parti Syriza, arrivé en deuxième position aux élections, ainsi que par le petit parti Dimar (Gauche démocratique GD), tandis que le Parti communiste et le parti des Grecs indépendants, n'ont même pas accepté de le rencontrer. Le Pasok, arrivé en troisième position aux élections et qui faisait partie de la coalition sortante, a accepté de coopérer, mais à la seule condition que les autres partis de gauche l'acceptent. Le président Karolos Papoulias avait chargé avant-hier Antonis Samaras de former un gouvernement d'union nationale et lui avait donné trois jours pour remplir cette tâche. M. Samaras a accepté, mais avait d'emblée écarté le parti d'extrême-droite Aube dorée. Nouvelle tentative Le président Papoulias, a convoqué hier à 13h00, le chef de Syriza, Alexis Tsipras, ce dernier disposera également de trois jours pour former un gouvernement. Alexis Tsipras a déclaré qu'il essaierait de former une coalition de gauche afin de rejeter les "mesures barbares" liées à l'accord sur le remboursement de la dette. "Nous allons épuiser toutes les possibilités pour parvenir à un accord, en priorité avec les forces de gauche", a-t-il déclaré avant-hier. Il y a lieu de rappeler que les partis anti-austérité totalisent 151 sièges au parlement, mais il semble quasiment impossible qu'ils parviennent à s'entendre sur la formation d'un nouveau gouvernement. Tsipras exclut un gouvernement de coalition Alexis Tsipras, a exclu hier de participer à un gouvernement de coalition qui soutiendrait le plan de redressement de la Grèce dicté par l'UE et le FMI. Le verdict du peuple (....) exclut un gouvernement qui applique la feuille de route d'austérité dictée à Athènes par ses bailleurs de fonds, et l'accord de prêt conclu par Athènes avec l'Union Européenne et le Fonds monétaire international, a déclaré M. Tsipras. Une convergence à gauche devra s'axer sur le rejet de nouvelles coupes des salaires et des retraites, l'annulation des mesures de dérégulation du travail récemment votées, la mise en place d'un contrôle public sur le système bancaire et la création d'une commission internationale de contrôle de la dette, a-t-il recensé. D'ici l'expiration jeudi de son mandat, M. Tsipras doit mener d'abord des contacts avec les dirigeants de gauche, puis en principe avec ses rivaux conservateur et socialiste.