Photo : Sahel Par Mekioussa Chekir Le Rassemblement pour la culture et la démocratie, parti d'opposition ayant appelé au boycott des législatives, conteste le taux de participation officiel de plus de 40% ayant sanctionné ce scrutin. Celui-ci ne devrait, selon le président du parti, Mohcine Bellabas, pas dépasser 18% et ce, en référence aux données des commissions communales. S'exprimant dans une conférence de presse animée au siège national du parti à Alger, le nouveau leader du RCD a estimé que «l'évolution des taux de participation officiellement annoncés entre 10h et 12h, passant de 4% à près de 15%, est un indicateur trahissant l'inanité de ce spectaculaire écart et la décision des officines d'imposer la fraude». Le conférencier ajoute «qu'en dépit du gonflement du taux de participation, une abstention de plus de 57% est considérable dans une élection où il y avait des observateurs internationaux dont la présence était censée booster l'opération électorale». Dans une déclaration préliminaire précédant ladite conférence de presse, le parti d'opposition estime que ce scrutin, encore une fois, est «un funeste message politique de plus». Et d'ajouter : «Dans la forme, il a été plus vulgaire que ce que les Algériens avaient eu à subir jusque-là. Pour occulter un rejet populaire sans précèdent et une profonde désaffection des citoyens, le régime politique algérien s'enferme, encore une fois, dans des opérations de maquillage de l'un des plus cuisants échecs politiques de ces cinquante dernières années et dont les causes remontent à la confiscation de l'indépendance par le coup d'Etat de 1962 perpétré par le clan qui sévit toujours dans notre pays.» Pour le RCD, le pouvoir a apporté une fois de plus, en ce 10 mai, la démonstration qu'il n'a ni «la crédibilité ni la légitimité ni même la capacité pour s'orienter vers une sortie de crise qui appelle nécessairement et par définition à son dépassement». Et d'ajouter : «Faire faire aux taux de participation des bonds allant, par endroits, du simple au double en fin de journée, dénote une dégénérescence que seule une déstructuration et une décomposition avancées des appareils peut expliquer.» Et de citer les exemples des wilayas de Tipaza ou d'Alger, où les taux de participation sont passés de 20 à 25%, tels qu'annoncés à 17 heures, à 35 puis 45%, lors de la fermeture des bureaux de vote à 19 heures -soit des taux dépassant en 2 heures de temps ceux enregistrés durant la journée qui sont édifiants. «En Kabylie, des milliers de militaires, affectés en 2004 dans la région et qui ont été, depuis, réorientés sur d'autres sites, n'ont pu être rayés des listes électorales malgré les démarches et les protestations des élus locaux», note aussi le RCD.