Samedi 5 mai, stade du 5-Juillet. Le CRB affronte le MC Alger. La rencontre compte pour la 27e journée du championnat professionnel de Ligue 1. Le Mouloudia d'Alger peine. Le Chabab, bien que fatigué par les efforts supplémentaires fournis en coupe d'Algérie, déroule. L'équipe va dominer sans pouvoir l'emporter. Elle repart du complexe Mohamed Boudiaf avec un nul (1-1). Au grand désespoir de son coach Djamel Menad très en colère, pestant contre l'arbitre Houasnia, assisté de ses juges de lignes Benarous, Bourouba. Le coach belcourtois sort du vestiaire, fou de rage, et, devant micros et caméras, se met à indexer l'arbitre central : «Vous-mêmes, vous avez vu : c'est l'arbitre. C'est l'arbitrage le plus scandaleux auquel j'ai assisté. Vous avez tous vu ce qui s'est produit aujourd'hui, et je ne peux rien dire que de dénoncer l'arbitre de la rencontre qui nous a refusé un penalty flagrant pour en offrir un autre au MCA. C'est l'arbitrage le plus scandaleux auquel j'ai assisté. On parle d'amélioration alors que les arbitres sont les premiers tueurs.» Les contestations n'en finissent pas. Pratiquement, tous les clubs se plaignent d'un arbitrage défaillant. Après le NAHD, la grande victime de l'arbitrage maison, c'est au tour de l'USMH, du MCS, de l'ASO, du CRB et de la JSK de se plaindre de ce phénomène de plus en plus inquiétant. L'arbitrage inquiète de plus en plus les clubs dans toutes ses divisions professionnelles et dans le groupe amateur. Autrement dit, c'est tout le football qui frémit. Les comportements douteux, voire scandaleux de certains hommes en noir continuent à défrayer la chronique sportive et faire la une des journaux. De plus en plus de bavures, d'erreurs d'appréciation qui faussent complètement la compétition, au point que certains présidents de clubs sont montés au créneau pour dénoncer cette situation «intolérable». L'USM El Harrach a même menacé de déclarer forfait général, si des mesures ne sont pas prises à l'encontre de l'arbitre Benouza qui avait privé le club d'une participation en finale en sifflant un pénalty généreux lors de la demi-finale jouée à Sétif et perdue 3-1. La répétition de l'action sur le petit écran montre bien les erreurs monumentales de l'arbitre en question. «C'est une injustice, et ce n'est pas la première fois que cela arrive», tonne le président du club Mohamed Laïb. «Nous avons assez souffert de l'arbitrage cette saison, lorsque la fédération nous a condamnés à jouer quatre rencontres à huis clos à cause d'un arbitrage scandaleux. Nous avons souffert au niveau de nos finances et voilà que ça recommence. A Sétif, tout le monde a vu le hold-up de l'arbitre.» L'entraîneur de l'USMH, Boualem Charef, avait même menacé de démissionner pour protester contre cet arbitrage avant de se rétracter et reprendre sa place. Un comportement qui a été vivement critiqué par le public et par la presse. Et curieusement, la fédération n'a pas prononcé de suspension à l'égard de Benouza. Le niveau médiocre et partial des arbitres cette saison fait l'objet d'une grande polémique. Les erreurs des arbitres étaient insupportables. Joueurs, entraîneurs, journalistes et même les spectateurs ont tous critiqué les arbitres. C'est vrai que les erreurs des arbitres font partie du jeu, mais ces erreurs ont été nombreuses et elles ont influencé en grande partie les résultats des rencontres. A tel point que certains clubs ont dû demander à la fédération, à partir de la moitié des 16es de finale de la Coupe d'Algérie et des derniers matches décisifs pour l'octroi du titre ou de la relégation, la présence d'arbitres étrangers pour les rencontres. Beaucoup de coaches ont été virés ou ont démissionné de leur poste à cause du niveau médiocre des arbitres. «J'ai dû démissionner à cause des arbitres. Malgré notre grand travail dans les entraînements et notre bonne performance lors des rencontres, on perd des rencontres à cause des fautes d'arbitres. C'est inutile de travailler», explique Medjahed, ex-coach du RCK et du NAHD. Haïmoudi, Benouza et autres montrés du doigt Il est vrai que les arbitres ont commis de multiples erreurs cette saison. La Fédération a besoin de trouver des solutions, car les arbitres sont des éléments importants du jeu. Beaucoup d'arbitres n'ont pas le niveau, le patron de la FAF Mohamed Raouraoua a fait déjà le nettoyage au sein de cette corporation et continue en promettant plus de sessions de formation. «Les arbitres sont tout le temps à l'école. Il peut arriver qu'une personne ou un trio arrive à faire une bévue. Cela ne veut pas dire que ça ne va pas au niveau du corps», tente-t-il toutefois de rassurer. Le football de compétition a besoin de l'arbitre pour officier et diriger une partie. Sa mission n'est pas toujours aisée. Considérant les paramètres et les facteurs qui interviennent au cours du jeu, et qui peuvent changer la physionomie d'un match. L'arbitre, dans sa neutralité, sa sérénité, doit tenir compte de tous ces intervenants, agir au moment opportun, apaiser les velléités, faire face à l'indiscipline, être au-dessus de l'influence que peut exercer un public chauvin ou simplement méconnaissant les règles du jeu, etc. Ce qui fait que cet homme, juge isolé, secondé seulement par deux aides en touche, est un individu souverain, certes sur le terrain, mais vu par tout le monde, où souvent des doigts accusateurs le pointent et rarement louent son mérite. Cependant et nonobstant tous ces aléas, nombreux sont les arbitres, de par le monde, qui ont honoré leur mission en le prouvant lors des rendez-vous nationaux, régionaux continentaux et planétaires. Revenons à notre arbitrage, sur le plan international pour lui rendre honneur, parce qu'il s'est hissé en étant parmi les nations honorées. Or, d'après ce que j'ai vu défiler dans le gotha arbitral, je peux dire et l'écrire à juste raison qu'il y a bien d'autres arbitres à l'instar de Benouza et Haïmoudi qui sont en mesure de diriger des matches d'envergure. Dommage que ces derniers ne s'élèvent jamais à leur niveau quand il s'agit du championnat national. Aussi, nous devons s'enorgueillir de certains de nos arbitres qui ont atteint le niveau d'instructeurs en montrant leur savoir-faire dans plusieurs pays. En plus, l'Algérie doit être fière de certains arbitres nationaux qui ont officié les finales de Ligue des champions ou de la Coupe de la CAF et celle de l'Unaf. Ils ont enrichi en ressources humaines notre football national. L'arbitre est un être humain, il peut faire des erreurs au même titre qu'un joueur fait une mauvaise passe ou un entraîneur une erreur de coaching. Il faut donc intégrer et admettre l'arbitre dans les composantes incontournables du football. Arrêtons de considérer que c'est un redresseur de torts avec des a priori et des favoritismes délibérés. Le départ à la retraite d'arbitres compétents a poussé les responsables de la formation à précipiter les choses et nommer des arbitres fédéraux. Parmi ces nouveaux venus, des noms peu connus auparavant et qui ont gagné leurs galons à l'image de Bechirène, Sekhraui, Mial, Gourari, Semsoum, Gourari, Achouri, Zerrouki, Abid Charef, Saïdi, Benarous, Rezkane, Hadj Sahraoui, Bahloul, Bichari, Sahraoui, Salaouadji, Etchiali qui appartiennent à une lignée d'excellents arbitres. Autant de potentialités qui donnent une bonne image de notre arbitrage. Les autres qui sont souvent pointés du doigt devraient, selon des observateurs, tout simplement, rendre leur sifflet, surtout que certains sont des récidivistes. N. B.