Photo : Sahel Par Mekioussa Chekir Les résultats définitivement énoncés par le ministère de l'Intérieur et donnant le Front de libération nationale (FLN) largement majoritaire aux législatives du 10 mai, ne sont pas du goût de la secrétaire générale du Parti de travailleurs (PT). Et pour cause : au moins quatre sièges ont été spoliés au parti dans la circonscription d'Alger, a-t-elle assuré, hier, lors de la conférence de presse animée au siège national, au lendemain de la proclamation des résultats. Elle revendique 11 sièges, selon les premiers résultats du dépouillement, au lieu des 7 qui lui sont revenus. «C'est un hold-up, un coup de force électoral auquel nous avons assisté», a-t-elle martelé pour dénoncer une fraude à grande échelle au profit du parti vainqueur, une fraude comme «on n'en a jamais vu». Aussi, le parti, qui a été contacté par d'autres formations politiques, également mécontentes des résultats du scrutin, ne compte-t-il pas se laisser faire et réagira à partir de demain, lundi, à l'occasion d'une réunion extraordinaire de son bureau politique. Outre les recours introduits auprès de l'administration pour tenter de récupérer les sièges qui lui ont été confisqués, le PT envisage aussi de se faire entendre à travers une sorte de Comité du salut, lequel réunirait les forces du pays désireuses de changer le diktat imposé par ceux qui ont trituré le scrutin et qui continuent à le faire jusqu'à hier, assurait Mme Hanoune. «Une fois de plus, à contre-sens des aspirations populaires et des engagements du chef de l'Etat, les résultats du scrutin ont été complètement modifiés au profit du FLN […]. C'est un scrutin digne des pires pratiques staliniennes, voire à la Ben Ali, et qui, de ce fait, expose le pays aux turbulences», lit-on dans la déclaration liminaire. Dénonçant une parodie de démocratie, Mme Hanoune qualifie les partis politiques introduits sur la scène nationale de «partillons» dont l'existence a précisément conduit à l'émiettement de cette démocratie. Et de s'étonner que des partis nouvellement créés aient pu obtenir un nombre de sièges proportionnellement important. De même qu'elle s'est dite étonnée que la marge de gonflement des chiffres ait atteint des niveaux inconcevables, citant le cas d'une wilaya où le taux de participation est passé à 20% en l'espace de deux heures seulement. Tout en s'interrogeant «à qui profite le crime ?» et pour quel dessein, la conférencière a exprimé sa conviction qu'un deal a dû être conclu entre le pouvoir et l'Occident, eu égard aux positions positives exprimées par les uns et les autres au sujet des résultats.