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Le PST insiste sur une Assemblée constituante, élue à la proportionnelle intégrale nationale Considérant que le pays est dans une situation de véritable crise politique
Le Parti socialiste des travailleurs (PST) poursuit sa campagne de dénonciation de la nouvelle loi électorale, et plus précisément le mode de scrutin à la proportionnelle intégrale régionale et non pas nationale qui a permis, selon lui, l'accès au Parlement à une «minorité évidente, écrasante des autres forces politiques». Lors d'une conférence de presse, tenue hier au siège du parti à Alger, le président du PST, Mohamed Rechidi, a rappelé sa position initiale sur le vote : «Le PST était bien seul à expliquer, avant et pendant la campagne électorale, que les élections législatives du 10 mai 2012 ne seront ni propres ni démocratiques ni loyales et ne constituent, en aucun cas, une possibilité pour le changement qu'attendent les travailleurs et les masses populaires.» Mohamed Rechidi estime que le temps lui a bien donné raison: «Aujourd'hui, les conditions dans lesquelles se sont tenues ces élections et les résultats proclamés par le Conseil constitutionnel confirment notre analyse et ne surprennent que ceux qui nourrissaient des illusions quant à la régularité du scrutin.» Pour le PST la fraude a commencé des mois et des années avant le vote du 10 mai dernier, mais le plus grand fraudeur, selon ses propres dires, «c'est la loi électorale» qui élimine les partis qui n'obtiennent pas plus de 5% des voix et établit ses comptes selon chaque wilaya au lieu que ce soit fait au niveau national: «ça encourage le régionalisme, le tribaliste, le clientélisme, l'affairisme. Les choses ne devraient pas se passer ainsi du moment que le mandat parlementaire est national et que les textes adoptés ont une vocation nationale. Aussi, l'Assemblée est nationale et non pas régionale ou de wilaya». Pour le PST, «cette loi consacre le détournement de la volonté populaire en offrant aux responsables du désastre économique et social, les FLN-RND-MSP, la majorité de l'APN (339 sièges) avec à peine 10% du corps électoral, excluant de fait 90% du corps électoral d'une représentation parlementaire». Résultat, «cette Assemblée n'est pas représentative de la volonté réelle du peuple et ne pourrait donc jouer ce rôle qu'on lui a confié, à savoir l'élaboration de la prochaine Constitution». Aussi, prévient le Parti socialiste des travailleurs, «une APN non représentative poursuivra le cours économique libéral suicidaire au détriment d'une politique de développement national, basée surl'industrialisation et la modernisation de l'agriculture. Elle tournera le dos aux exigences de liberté, de dignité et d'égalité sociale qu'expriment haut et fort les travailleurs et les masses populaires».Quand aux félicitations exprimées par l'organisation des Nations unies, l'Union européenne et les USA, au lendemain de l'annonce des résultats du scrutin, le PST considère qu'il n'y a pas de quoi en être fier: «Ce sont ces mêmes puissances impérialistes qui ont envoyé des porte-avions militaires en Libye, protégé Israël qui massacre des Palestiniens innocents et pillé les richesses des peuples». Encore plus critique, le SG du PST estime que l'Algérie, aujourd'hui, est dans une situation politique très grave du fait que le pouvoir en place est sans assise populaire. Pour sortir de cette crise, insiste le PST, il faut «une Assemblée constituante, élue à la proportionnelle intégrale nationale, représentative des travailleurs et des masses populaires et qui reflète les revendications du formidable et bouillonnant mouvement social pour amorcer un véritable changement permettant la prise en charge des besoins socio-économiques et politiques des travailleurs, des paysans pauvres, de la jeunesse et des femmes». K. M.