Photo : Riad Par Ali Boukhlef Ambiance de rentrée des classes, hier matin à l'Assemblée populaire nationale. 462 députés ont pris le chemin de l'hémicycle Zirout-Youcef. Certains, un peu plus de deux tiers, entrent pour la première fois dans ce temple du pouvoir. Parmi eux, la presque totalité des parlementaires du Front des forces socialistes, qui reprend ainsi avec le chemin de l'Assemblée populaire nationale.Comme la séance d'hier était importante, l'hémicycle, retapé à l'occasion, était plein à craquer. Tous les parlementaires doivent être présents pour la cérémonie de la validation des mandats. L'étape est obligatoire. Même les députés issus des partis ayant décidé de «boycotter les séances» de l'Assemblée qu'ils considèrent «illégitime» sont présents.Comme prévu, cette première séance est présidée par Mohamed-Larbi Ould-Khelifa. Du haut de ses 74 ans, il est le doyen des députés. Il est assisté des deux benjamins de l'Assemblée. ls s'appellent, respectivement, Assia Kenane (28 ans) et Saïd Maloumi (29 ans). C'est à ces deux derniers qu'échoit le rôle d'appeler les députés par ordre alphabétique. La séance est calme. On appelle les noms. Les députés répondent par «présent». Ils commencent déjà à lever les mains. Un exercice qu'ils feront plus souvent lors des prochaines séances. Dans les coulisses, les nombreux journalistes scrutent le moindre mouvement. Les parlementaires du FFS, de l'Alliance verte et du PT sont l'attraction de la matinée. On se congratule. On cherche la moindre nouvelle et c'est la course à l'information. Soudainement, la séance est interrompue. A peine les derniers députés ont répondu «présent», que les premierschahuts commencent. Les parlementaires de l'Alliance verte, excepté l'ancien ministre des Travaux publics, Amar Ghoul, brandissent des cartons rouges sur lesquels est écrit un seul slogan : «Non à la fraude». Dans un désordre assourdissant, ils quittent la séance. Ils ont visiblement le souci d'attirer plus d'échos chez les journalistes. Naâmane Laouer, accessoirement président du groupe parlementaire de l'Alliance verte, a rendu public un communiqué où il dénonce «la confiscation de la volonté du peuple». Il a assuré que son groupe restera dans l'Assemblée pour «défendre le peuple». Ce petit grabuge n'a pas fait bouger le président de séance. Il a poursuivi son programme. Avec comme option de retourner l'après-midi pour l'élection du président. A cet instant, le nom de Larbi Ould-Khelifa circule déjà. Le FLN a décidé, la veille, de présenter cet académicien au poste de troisième personnage de l'Etat. Levée de séance. Et unepremière «matinée» réussie pour les «nouveaux parlementaires».L'élection du président n'est à présent qu'une formalité.