La secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune, a annoncé hier que son parti prépare une «initiative politique», une réflexion sur les élections législatives du 10 mai et les enseignements qui en ont été tirés, pour le 1er juillet prochain, coïncidant avec l'anniversaire du référendum sur l'indépendance (1962). Réunissant, à El Harrach, les militants du parti de la wilaya d'Alger, Mme Hanoune a en outre déclaré que le pouvoir en Algérie connaît une période de «semi vacance», devant la recrudescence de la contestation sociale. Elle regrette que l'annonce de Boubekeur Benbouzid, ministre de l'Education nationale, relative à la création de trois instituts pour l'enseignement de la langue Amazighe dans le cadre de la généralisation de cette langue nationale, soit passée «inaperçue» en dépit de son importance. La SG du PT a salué l'annonce de M. Benbouzid et souligné que la question de la généralisation de la langue amazighe fait partie des revendications du parti. «C'est surtout une victoire pour les militants du PT qui ont toujours combattu pour la généralisation de Tamazight», a-t-elle ajouté. Louisa Hanoune accuse les députés FLN à l'Assemblée nationale issue des dernières législatives, de donner des garanties aux chancelleries occidentales à travers leur volonté de remettre en cause certaines décisions souveraines du pays, notamment la règle économique des 51-49%. «C'est aussi une caution aux 50 propositions du FCE (Forum des chefs d'entreprises), favorable à la suppression de cette règle souveraine et à la privatisation des entreprises publiques.» Déniant toute légitimité à la nouvelle Chambre basse, au sein de laquelle le FLN bénéficie d'une majorité confortable, Mme Hanoune a émis de sérieuses craintes de voir cette même «majorité» à l'Assemblée décider de la nouvelle Constitution alors qu'elle ne représente, selon elle, que 15% de la population. «Le pire c'est que la majorité FLN projette de supprimer la règle des 51-49% et compte remettre en cause le droit de préemption de l'Etat algérien.» A cet effet, le PT, a annoncé sa SG, va coordonner ses efforts avec le Rassemblement national démocratique (RND), en vue de défendre cette règle «souveraine» au sein de l'Assemblée. «Ce n'est pas une alliance, précise toutefois Mme Hanoune, il s'agit d'une unité d'action conjoncturelle avec le RND.» La SG du PT est revenue sur les élections législatives du 10 mai et qualifié le processus de «biaisé du début jusqu'à la fin». Le scrutin a consacré, selon Hanoune, le retour en force du système du parti unique. Elle dénonce les résultats et affirme que son parti a été «spolié» de plusieurs sièges. Le PT, auquel 20 sièges ont été confirmés par le Conseil constitutionnel, revendique, selon sa première dame, pas moins de 43 sièges à l'APN. «Hormis à Alger, nos recours n'ont pas trouvé grâce aux yeux du Conseil constitutionnel, en dépit de leur caractère irréprochable, déplore la SG du PT. Au minimum 28 sièges nous seraient revenus de droit. Dans certaines wilayas, la fraude a tellement été exagérée que nous n'avons pas jugé utile de rassembler les PV et introduire des recours.» Et Mme Hanoune de dénoncer une «cabale» dont le parti serait la cible. «Pourquoi le PT est-il ciblé ? C'est parce que certaines de nos positions dérangent des cercles du pouvoir, comme le divorce avec le système du parti unique et l'annulation de l'Accord d'association avec l'UE (Union européenne), etc.» Sur le plan international, la SG du PT a prévenu contre l'implication de l'armée nationale (ANP) dans le conflit libyen, comme essaient de l'y pousser certaines puissances mondiales, à l'instar de la France, et même des pays frontaliers comme le Niger. Y. D.
Erratum Une malencontreuse erreur nous a fait attribuer, hier, l'article de notre confrère Youcef Salami à Youcef Yousfi. Nous prions les concernés et les lecteurs de nous en excuser.