[image] Par la Rédaction Internationale L'opposition russe a réussi une forte mobilisation, hier à Moscou, avec des dizaines de milliers de personnes contre le président Vladimir Poutine, bravant le durcissement du pouvoir marqué la veille par des perquisitions sans précédent visant les leaders du mouvement. La mobilisation a rassemblé «plus de 100 000 personnes a clamé Sergueï Oudaltsov, le leader du Front de gauche, un des principaux leaders de la contestation sans précédent de ces derniers mois contre le régime russe». La police a fait état de 18 000 manifestants à l'arrivée avenue Sakharov, où était installée la tribune. Les slogans du mouvement d'opposition, contre le pouvoir sont revenus ; «des voleurs et des escrocs» et pour un «pouvoir honnête». «Ils ont peur», a de son côté lancé Boris Nemtsov, un autre leader d'opposition, ancien vice-Premier ministre du président Boris Eltsine. Des officiers de police sont montés sur la tribune pour remettre aux deux hommes des convocations pour se rendre au Comité d'enquête. Des banderoles dans la foule reprenaient le leitmotiv des manifestations depuis décembre : «la Russie sans Poutine». De nombreux drapeaux rouges étaient visibles à côté de ceux, notamment, jaunes et noirs, des nationalistes russes. Au même moment, devant l'élite politique du pays réunie au Kremlin pour célébrer la fête nationale, Vladimir Poutine a lancé un nouvel avertissement contre toute tentative de déstabilisation du pouvoir. «Tout ce qui affaiblit le pays et désunit la société est inacceptable pour nous. Toute décision ou mesure menant à des bouleversements sociaux et économiques est inacceptable», a-t-il déclaré. La manifestation a été autorisée par les autorités de Moscou, après de longues négociations, pour 50 000 personnes au maximum, et strictement. Plus de 12 000 membres des forces de l'ordre étaient mobilisés dans la capitale. Cette grande manifestation est la première depuis l'investiture, le 7 mai au Kremlin, de Vladimir Poutine pour un troisième mandat de président après ceux de 2000-2008 et un intermède de quatre ans comme Premier ministre. Elle intervient après des mesures interprétées par les observateurs comme un signe de durcissement du régime après cinq mois d'une contestation sans précédent depuis une décennie. Le Parlement a en outre adopté la semaine dernière en urgence une loi controversée qui renforce considérablement, en les portant à plusieurs milliers d'euros, les amendes infligées à ceux qui enfreignent la loi sur les manifestations. Vladimir Poutine a signé la loi vendredi, ignorant l'appel lancé par son propre conseiller aux droits de l'Homme pour qu'il y mette son veto. Boris Nemtsov, a estimé que le régime russe prenait la voie choisie par le président autoritaire du Bélarus, Alexandre Loukachenko, mis au ban de l'Europe pour la répression de l'opposition depuis deux ans. Les premières grandes manifestations de l'opposition ont commencé en décembre dernier, après la victoire du parti au pouvoir Russie unie aux législatives avec près de 50% des suffrages, au prix de fraudes massives selon l'opposition.