[image] Par Hasna Yacoub Le Premier ministre malien, Cheikh Modibo Diarra est à Alger depuis hier dans le cadre d'une visite de travail de deux jours en Algérie, à l'invitation de son homologue Ahmed Ouyahia. M. Diarra est porteur d'un message du président de la République par intérim, M. Diacounda Traoré, au chef de l'Etat, M. Abdelaziz Bouteflika. Au cours de cette visite, qui s'inscrit dans le cadre des consultations régulières entre les deux pays, le Premier ministre malien aura «des entretiens avec les responsables algériens axés sur la situation au Mali et au Sahel ainsi que sur l'état de la coopération bilatérale et les perspectives de sa redynamisation et consolidation», a précisé dans un communiqué le ministère des Affaires étrangères. Il faut dire que l'affaire des sept diplomates algériens, enlevés le 5 Avril dernier à Gao, sera au cœur de la rencontre de M. Diacounda Traoré avec les responsables algériens. Mais pas seulement, il sera également question de la dernière décision de l'Union africaine (UA) de saisir l'ONU afin de mener une intervention militaire dans le Nord du Mali. Les membres de cette organisation ont affirmé leur volonté d'œuvrer à la «mobilisation rapide d'un appui adéquat des Nations unies», qui passerait par «une requête formelle» de l'UA fixant le «mandat précis» d'une opération militaire destinée à rétablir l'intégrité territoriale du Mali. L'idée de la saisine de l'ONU par l'UA avait été lancée le 30 mai dernier à Paris par Thomas Boni Yayi, le président du Bénin et président en exercice de l'UA. Il s'agirait d'élargir les intervenants potentiels au-delà des Etats d'Afrique de l'Ouest qui jusqu'à présent géraient seuls la crise malienne. Ce serait peut-être le début d'une résolution de la crise au Mali ? En effet, le chaos règne toujours dans ce pays depuis que les rebelles islamistes et touareg se sont emparés du Nord du pays et ont déclaré l'indépendance de cette région où la situation se dégrade de jour en jour. La semaine dernière, des combats ont été signalés à Kidal entre les troupes du Mouvement de libération de l'Azawad (Mnla) et Ansar Dine. Au sud du pays, la situation n'est pas mieux avec le risque de l'éclatement d'une guerre civile. Surtout après la violente agression, le 21 mai dernier, subie par le président Traoré, par des manifestants hostiles à son maintien au pouvoir mais surtout à l'accord signé avec la Cédéao et son intervention sur le sol malien. Ainsi au Mali, l'intervention internationale reste très difficile. Après Alger, le Premier ministre malien consultera dès jeudi prochain l'Elysée sur une éventuelle solution à la crise malienne, tout en prenant en considération aussi bien les principes des pays du Champs que le vœu de l'Union africaine qui sollicite un mandat onusien pour une intervention militaire dans le nord malien.